L'avis du cinéphile : En 1959, alors qu'il vient de connaitre la consécration au box-office avec Le gorille vous salue bien (dans lequel il interprète enfin le premier rôle), Lino Ventura enchaine alors les projets les plus variés. Intelligent et perspicace, Lino ne veut pas du "Gorille" comme étiquette. Ce succès doit pouvoir lui permettre de varier son registre et d'intégrer d'autres personnages, et surtout pas l'enfermer dans un registre bien défini. Il continue donc sur sa lancée avec un drame social populaire (Le chemin des écoliers de Michel Boisrond) et une série de thrillers tous très différents les uns des autres : Douze heures d'horloge, et surtout quelques pépites telles que Marie Octobre (un grand classique de Julien Duvivier), Le fauve est laché (excellente variation autour du "Gorille", mais incontestablement supérieure, plus subtile et crédible), Un témoin dans la ville (chef-d'oeuvre absolu d'Edouard Molinaro) et 125, rue Montmartre donc... Un thriller au canevas Hitchcockien, fait de chausses-trapes et de rebondissements hasardeux, le tout en 85 minutes bien écrites, solidement filmées, nerveuses et frontales.
Ici, Lino incarne le prolo par excellence, le type sympa, bougon et râleur, un travailleur modeste au verbe fort et qui porte des converses (déjà à la mode durant cette fin des années 1950). Inutile de dire que le rôle lui convient alors à la perfection. Autour de lui, une distribution formidable, dont un Jean Desailly impeccable et un Robert Hirsch effrayant. Du très lourd, que vient souligner une intrigue franche et palpitante autour d'enjeux simples et intrigants. Le suspense monte crescendo, les tensions explosent, et la fin en surprendra plus d'un(e). Un petit classique indémodable et de haute qualité, idéal pour occuper une soirée seul(e) ou à plusieurs. Foncez.
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