249 pages.Temps de lecture estimé 3h7min. La psychanalyse a-t-elle suffisamment pris la mesure des transformations des rapports de l’humain à ses mondes, des manières de penser la vie sur Terre, et des modes d’organisation socio-économiques dominants, qu’imposera l’impact des activités humaines sur les « systèmes-Terre » ? Les défenses individuelles et collectives que suscitent ces transformations – angoisse, dénis, fuites en avant des populismes xénophobes, guerres fratricides… – ont heureusement pour contrepartie l’émergence de nouveaux paradigmes scientifiques – en biologie, sociologie, philosophie des sciences, économie – qui renouvellent nos savoirs et nos modèles d’adaptation à la complexité. Remettre au travail certains paradigmes de la psychanalyse peut lui permettre de contribuer à ce mouvement. Les thèses présentées dans ce livre concernent trois résistances majeures : le postulat d’une réalité psychique, interne, objet de la psychanalyse, distincte d’une réalité matérielle, externe, qui se situerait hors de son champ de pertinence ; la tendance forte à privilégier les oppositions binaires et les fonctions de synthèse, au détriment de la métastabilité des dynamiques multiples ; et la réticence à concevoir le vivant comme jeu entre l’indétermination et les différenciations. Ces réflexions amènent à réévaluer le rôle des symbioses dans le développement individuel, groupal et sociétal ; et envisager la possibilité pour la psychanalyse d’« entrer en politique » en contribuant à l’émergence d’une vision « disséminée de l’humain ».