Le juge Bonifazi est un honnête magistrat ayant une conception très personnelle de la justice ; il lutte contre tout ce qui pervertit la société : la corruption et la spéculation. En enquêtant sur la mort d’une jeune fille Silvana Lazzarini, il est amené à interroger Santenicito, un riche industriel corrompu qui semble lié à cette disparition…
L'avis du cinéphile : Au nom du peuple italien aurait pu être un thriller ou un pensum judiciaire... Il n'en est rien, c'est finalement un drame social. Puissant, juste, sincère et impacable. Un réquisitoire contre l'arrivisme douteux, certes, mais surtout une illustration de l'impossible réconciliation des classes sociales. Avec son duo antagoniste mettant en scènes les immenses Ugo Tognazzi et Vittorio Gassman (deux des plus grands acteurs de toute l'histoire du cinéma italien), Dino Risi commet une fois de plus un chef-d'oeuvre acerbe et absolument pas moraliste. Questionnant tout ce qui peut l'être dans ce registre de récit et fustigeant la bêtise crasse ordinaire qui sévit de par le monde, Risi tacle tout et tout le monde, dans un bel exemple de ce que le cinéma italien était durant les années 1960-70 : un cinéma libre, exigeant, impitoyable et désespéré. Le genre de cinéma que l'on n'oserait plus produire de nos jours où la norme, notamment dans les salles, s'avère tiède et souvent sans saveur, et où le film social (essentiel, majeur) a depuis longtemps été remplacé par le film sociétal (superficiel, accessoire), à quelques régulières exceptions près. A noter par ailleurs le clin d'oeil habituel que Dino Risi lance envers le football en tant que spectacle dominant, cette fois-ci à la fin du film. Une façon pour lui de brocarder l'abrutissement des masses et de piquer là où cela fait mal. Au nom du peuple italien est un superbe film astucieusement construit, finement dialogué, remarquablement interprété, réalisé à la perfection... A découvrir sans tarder.
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