Un vieux professeur, vivant seul dans sa maison romaine remplie de livres d’art, de tableaux et de souvenirs, est dérangé par l’intrusion de Bianca Brumonti, une comtesse qui insiste pour louer le deuxième étage de sa maison, afin d’y loger son étrange tribu : sa fille Lietta, Stefano, le fiancé de cette dernière ainsi qu’un gigolo, Konrad. A titre de loyer, elle lui offre un tableau, une pièce unique qui manque à sa collection. Dès lors, sa vie se trouve bouleversée par l'irruption de cette famille extravagante dont tous les codes moraux sont renversés. Le professeur est ulcéré par la vulgarité de ce monde aristocratique en voie d’embourgeoisement, dépourvu de culture et d’éducation. Mais il est aussi fasciné par l’intelligence de Konrad, cachée sous son cynisme de prostitué, et se lie d’amitié avec le jeune homme, qui devient pendant une courte période le fils qu’il n’a jamais eu.
prix David di Donatello 1975 du meilleur film et du meilleur acteur étranger (Burt Lancaster).
L'avis du cinéphile : Il s'agit du dernier film de Luchino Visconti, que le cinéaste a dirigé dans un fauteuil roulant et alors qu'il sentait sa fin venir. Toujours dans une optique d'identification proche de celle du Guépard (les temps qui changent, la mort qui approche, la mélancolie du souvenir...), Visconti fait donc appel à une distribution familière et talentueuse, dont l'immense Burt Lancaster pour incarner ce qu'il pense être une image renvoyée de lui-même : ce personnage principal vieillissant, logé au seuil de la mort. Visconti n'en n'élude rien, de la part de joie qui peut subsister dans un détail à la solitude, irrésistible, qui enserre chaque être. Film sur la vieillesse et la mort, certes, mais aussi sur l'amour de l'art et la passion qui en découle.
Profondément mélancolique et traversé d'une tendresse noire magnifique, ce Violence et passion est également une illustration parfaite du talent de Burt Lancaster. Ce mythe du cinéma a toujours procédé à des choix d'une remarquable exigence, et ce particulièrement entre la fin des années 1950 et le début des années 1980. Sa filmographie, véritable antre de merveilles et de chef-d'oeuvres matures, n'a eu de cesse de se bonifier avec le temps. Ici en queue de comète de ce que l'on pourrait considérer comme sa meilleure période de cinéma (la plus noire, dépressive, lucide, adulte... entre 1968 et 1974, et qui coïncide sans doute avec des enjeux de sa vie intime), Lancaster reste indéniablement le modèle d'une star parfaite, à la fois populaire et très exigente. Un classique un peu oublié qu'il convient de redécouvrir.
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