Après avoir purgé une peine de dix ans, Gino tente de reprendre une vie normale. Avec l'aide de Germain, un ancien inspecteur de police, il se rachète une conduite et travaille honnêtement. Mais l'inspecteur Goitreau, l'homme qui l'avait mis sous les verrous dix ans auparavant, reste persuadé que cette nouvelle vie n'est qu'une imposture. Déterminé à révéler la véritable identité du repenti, il le harcèle sans relâche et tente de le pousser à bout…
L'avis du cinéphile : Deux hommes dans la ville est un superbe mélodrame solidement interprété et qui ne laissera personne insensible. Delon et Gabin sont inoubliables. Leur échange de regard final, avant la chute du couperet, vaut à lui seul tous les discours. Soutenu par la musique entêtante du grand Philippe Sarde (elle ne vous quittera d’ailleurs jamais plus), le film parvient aisément à ce qu’il s’était fixé comme objectif : celui d’une œuvre dure, larmoyante, exacerbée, très littéraire, destinée d’abord aux sens et ensuite à une réflexion de fond évidemment basique en apparence, mais d’une très grande cruauté en réalité, touchant ainsi à des strates romantiques et sociales très dix-neuvièmistes dans l’esprit. Nous ne sommes pas seulement ce que nous devenons, nous sommes aussi ce d’où nous venons. Une fois engagé dans une direction, notre statut social a peu de chances de sortir de ses ornières premières. Car la machine humaine a créé le plus implacable des processus : la justice. Et celle-ci ne s’embarrasse guère de détails et de subtilités. Rassurante, terrifiante, protectrice, logique, mais surtout aveugle, elle frappe, tout simplement. Il existe là un saisissement qui prendra la gorge du spectateur dans un étau : Deux hommes dans la ville nous laissera donc sur une effroyable sensation de vertige. Un grand film.
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