Un truand, recherché pour avoir commis un hold-up, est abattu par la police. Sa maîtresse, Catherine, qui vient d'accoucher, se rend dans une maison de filles-mères. Elle y reçoit la visite de la police, des complices de son ami et d'une bande rivale, tous à la recherche du magot. Catherine affirme ne rien savoir, pourtant, à une autre pensionnaire, elle confie que la cachette existe. Les deux femmes partent avec leurs bébés, à la recherche des millions.
L'avis du cinéphile : Aujourd'hui oublié, à l'instar d'un certain nombre de films réalisés par Georges Lautner (dont on répète à l'envie les répliques de ses Tontons flingueurs), Fleur d'oseille est pourtant une petite merveille, confectionnée entre deux poids lourds du cinéaste, à savoir Ne nous fachons pas (formidable farce hilarante avec Lino Ventura) et Le pacha (un étrange et superbe polar noir de noir façon pop acidulée avec Jean Gabin). Mireille Darc, actrice fétiche de Lautner, brille ici de tout son talent. Excellente actrice trop souvent passée sous silence, Darc imprime au film sa personnalité à la fois fragile et pleine d'énergie, et porte magnifiquement sur ses épaules ce film baroque et totalement décomplexé. Clairement féministe, largement "Me too" avant l'heure, et surtout diablement fin et intelligent, ce délire lautnerien est un vrai polar rural parfaitement dosé, tirant vers le film de siège dans sa deuxième partie et assumant de A jusqu'à Z ses excès et ses fantasmes. La fin est à ce titre particulièrement savoureuse et musclée, mettant ainsi un point final à une vraie guerre des sexes parsemées de fusillades corsées. Drôle, absurde, touchant, parfois triste, Fleur d'oseille est un bel équilibre des genres et une franche réussite populaire qui saura conquérir son public. Très classe.
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