Brisé par la mort de sa femme et de son fils, Manu est devenu gangster. Après le vol de diamants dans un express, il trouve refuge dans la montagne auprès d'une paysanne et de son fils. L'amour s'installe bientôt entre eux mais Manu est traqué par ses anciens complices, la police et sa maîtresse...
L'avis du cinéphile : Si Jean Marais est LA star française du cinéma d'aventure et d'action entre 1960 et 1962, régalant le public de cascades nombreuses et variées au travers d'une dizaine de films, tout en engrangeant les entrées de façon phénoménale, il perd ensuite progressivement cette stature. Délaissant dès 1963 le genre "cape et d'épée" pour embrayer sur le film d'aventure contemporain ou d'espionnage fantaisiste qu'il aime particulièrement, Marais connait ensuite moins de succès. Les Fantomas sont bien sûr là pour lui donner une véritable impulsion au box-office, mais il est rapidement surpassé par la locomotive Louis de Funès qui connait une popularité hors-norme. Parallèlement, ses tentatives en solo fonctionnent certes bien (Le gentleman de Cocody, L'honorable Stanislas, agent secret), mais l'enthousiasme du public décroit progressivement. Les entrées s'amenuisent peu à peu, et les productions à la hauteur du talent de l'acteur se font plus rares. Après un troisième Fantomas où il ne joue plus que les utilités, et un Train d'enfer bondissant et carré mais discret, Marais se résout à accepter un énième film d'action sans imagination et cette fois-ci réalisé par son vieux complice de longue date, le maître d'armes et chorégraphe Claude Carliez.
Le paria sera finalement la dernière percée de Jean Marais sur le terrain du cinéma d'action. Une coproduction franco-britannique qui lui donne par ailleurs des faux airs de film de casse à l'anglo-saxonne (Trois milliards d'un coup par exemple...). Le scénario est pauvre, la caractérisation des personnages grossièrement taillée à la serpe, et le ton inutilement dramatique. Quant à Carliez, il n'est pas réalisateur, et cela se fait sentir. La narration est inexistante, les péripéties pas toujours bien enchainées, le montage problématique. Restent un générique d'ouverture prometteur, une musique jazzy entrainante, des scènes d'action relativement nombreuses, et surtout un Jean Marais qui donne tout ce qu'il a. Seulement voilà, son jeu est trop bon pour un personnage aussi terne, et ses cascades trop belles pour une mise en scène aussi négligée. Portant la cinquantaine bien mûre, on sent qu'il cherche à être plus agressif, avec ce blouson de cuir et cette coupe de cheveux moins romantique, orientant sa démarche vers des années 1970 qui feront la part belle aux anti-héros et autres personnages badass'. Mais l'effort est vain et le film sera un échec. Reste un moment sympathique et finalement assez mouvementé, sorte de chant du cygne d'un acteur qui allait bientôt se retirer du cinéma.
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