A la tête de la brigade des stupéfiants à Marseille, le commissaire Philippe Jordan est déterminé à mettre sous les verrous Sauveur Meccaci, un des barons de la drogue. Véritable tête brulée, il s'attire les foudres de ses supérieurs et est muté dans un "placard à balais" à Paris. Ne perdant pas de vue son objectif, Jordan continue son enquête et infiltre les trafics illicites du truand, qui sévit également dans la capitale. Mais réalisant que Meccaci est intouchable, le policier va utiliser ses propres méthodes, illégales certes, mais dignes d'un marginal.
L'avis du cinéphile : Enorme succès (un de plus) pour Jean-Paul Belmondo, dans la lignée de ses triomphes du moment. En outre, bien meilleur que Le professionnel (thriller mollasson à la fois faisandé, paresseux, raciste et homophobe) et L'as des as (dont on se demande bien si c'est le même Gérard Oury qui avait fait La grande vadrouille), Le marginal est un polar hard boiled pur jus à la sauce Bébel, lorgnant de surcroit sur le bis italien. En résulte un curieux alliage pas toujours réussi, mais jamais ennuyeux, de film d'action populaire et de film de genre teigneux qui ose certaines séquences assez crues. Le marginal fonce à vive allure, égraine quelques moments d'action vigoureux (la course à pieds sur la route, la poursuite en voiture, le réglement de comptes final...) et offre à Belmondo un fleuron à la hauteur du mythe. Car si quelques fautes de goût atténuent la réussite de l'ensemble, cela ne gache cependant pas ce spectacle recommandable. Un classique qui a plutôt bien passé l'épreuve du temps, et ce en dépit d'un cahier des charges Bébel qui tourne parfois à l'indigestion.
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