Rachilde

Rachilde

Rachilde
Rachilde vers 1885.
Biographie
Naissance
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Château-l'ÉvêqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 93 ans)
6e arrondissement de Paris
Sépulture
Cimetière parisien de BagneuxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marguerite EymeryVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Jean de Chibra, Jean de Chilra, RachildeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Salonnière, écrivaine, dramaturgeVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Alfred Vallette (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction
Officier de la Légion d'honneur‎Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Prononciation
Œuvres principales
  • Monsieur Vénus (1884)
  • La Tour d'amour (1899)
Wikipedia
Rachilde
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Rachilde vers 1885.
Biographie
Naissance
11 février 1860Voir et modifier les données sur Wikidata
Château-l'ÉvêqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
4 avril 1953Voir et modifier les données sur Wikidata (à 93 ans)
6e arrondissement de Paris
Sépulture
Cimetière parisien de BagneuxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marguerite EymeryVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Jean de Chibra, Jean de Chilra, RachildeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Salonnière, écrivaine, dramaturgeVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Alfred Vallette (à partir de 1889)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction
Officier de la Légion d'honneur‎Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Prononciation
Œuvres principales
  • Monsieur Vénus (1884)
  • La Tour d'amour (1899)

Marguerite Eymery, épouse Alfred Vallette, dite Rachilde, née en Dordogne, à Château-l'Évêque (entre le bourg et Périgueux) le 11 février 1860 et morte à Paris le 4 avril 1953, est une femme de lettres française.

Elle publie également sous les pseudonymes de Jean de Chilra et Jean de Chibra[2].

Biographie

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Marie-Marguerite Eymery naît le 11 février 1860 au domaine du Cros[3], à Château-l'Évêque, de Joseph Eymery, capitaine adjudant-major au 5e régiment de chasseurs à cheval, et de son épouse Marie-Gabrielle Feytaud[4]. Son père est un fils naturel du marquis d'Ormoy et officier ayant participé à la colonisation de l'Afrique. Sa mère, fille du rédacteur en chef du Courrier du Nord, vient d'une vieille famille bourgeoise et richement dotée[5].

Fille de militaire, rejetée par son père qui aurait voulu un garçon, et d’une mère excentrique adepte du spiritisme, elle refuse durant son adolescence un premier fiancé militaire proposé par son père, en mettant en balance un projet de suicide, et adopte le pseudonyme de Rachilde lors d’une séance de table tournante[6]. Elle prétend alors que c'est Rachilde, un gentilhomme suédois du XVIe siècle, qui lui dicte ses œuvres[5].

Dans son livre Quand j'étais jeune, écrit en 1947, elle décrit son enfance solitaire et meurtrie par le tempérament de ses parents. En effet, son père revient défiguré par la variole après la défaite de la France en 1870. Humilié, il devient violent et alcoolique tandis que la mère plonge dans la dépression et finit ses jours à l'asile de Charenton[5].

Son éducation est complexe : d'un côté, elle est élevée comme une femme héritière et ses faits et gestes sont surveillés de près ; de l'autre, elle est élevée par son père comme le serait un militaire[5].

Écrivant en cachette, elle envoie à quinze ans une de ses nouvelles à Victor Hugo qui lui répond : « Remerciements, applaudissements. Courage, Mademoiselle. »[5]

Elle se rend ensuite à cheval à Périgueux pour persuader le directeur de L'Écho de la Dordogne de publier un reportage sur les manœuvres d'automne que l'armée organise dans la région[5].

Elle passe deux ans dans un couvent puis arrive à Paris à l’âge de 18 ans. Cavalière, elle manie également le pistolet et l’épée[7].

En 1880, son premier roman, La Dame des bois, est publié sous la forme d'un feuilleton dans le journal L’École des femmes[5].

Romancière prolifique, elle est l'autrice de plus de soixante-cinq ouvrages[6]. S’habillant et se coiffant à la garçonne (elle fait même graver des cartes de visite au nom de « Rachilde, homme de lettres »[7]), elle s’intéresse très tôt aux questions d’identité sexuelle et d’inversion.

Son roman le plus célèbre, Monsieur Vénus, lui vaut une célébrité immédiate et largement sulfureuse[8]. En effet, Rachilde y raconte l'étrange liaison d'une femme aristocrate, excentrique et dominatrice, et d’un ouvrier fleuriste féminisé par sa belle avant qu’elle ne consente à l'amour[9]. Censuré en France, il est édité pour la première fois à Bruxelles, chez Auguste Brancart, en 1884. Ce n'est que cinq ans plus tard, en 1889, qu'il est publié en France, chez Félix Brossier.

La Tour d'amour (1899), autre roman sulfureux, met en scène un vieux gardien de phare (le phare d'Ar-Men, dont la construction fut sanglante), qui voit arriver le Maleux qui vient le seconder. Le Maleux se retrouve dans une ambiance confinée et morbide face au vieux gardien de phare qui guette les noyées pour pouvoir les aimer[10],[11].

En 1885, elle demande et obtient une permission de travestissement de la préfecture de police[12]. En 1889, après plusieurs aventures amoureuses (notamment avec Gisèle d'Estoc), elle consent finalement à un mariage de raison avec Alfred Vallette, directeur de la revue symboliste du Mercure de France[6],[note 1]. Ce mariage est un mariage civil[13]. Le couple a une fille[7].

Elle tient un salon[note 2] dans les bureaux des éditions du Mercure de France qu'elle fonde, d'abord rue de l'Échaudé puis 26 rue de Condé, où elle reçoit des écrivains et poètes comme Jules Renard, Maurice Barrès, Pierre Louÿs, Émile Verhaeren, Paul Verlaine, Jean Moréas, Paul et Victor Margueritte, Francis Carco, André Gide, Catulle Mendès, Léo d'Orfer (Marius Pouget), Natalie Clifford Barney, Henry Bataille, Guillaume Apollinaire, Alfred Jarry, Léon Bloy, Remy de Gourmont, Joris-Karl Huysmans, l’astronome Camille Flammarion, Stéphane Mallarmé, Henry Gauthier-Villars dit « Willy », Jean Lorrain, Jean de Tinan, Laurent Tailhade, Louis Dumur et Oscar Wilde[6],[14].

Ces salons ont une influence sur la littérature de leur temps, et cette romancière, longtemps considérée comme une excentrique, est aujourd’hui davantage reconnue comme l'une des plumes et des personnalités littéraires marquantes de la fin du XIXe siècle[6].

En parallèle des salons, Rachilde tient la chronique des romans du Mercure de France, et ce jusqu'en 1925. Elle manifeste alors un dégoût évident pour les femmes de lettres[5].

À la fin des années 1920 et pendant les années 1930, le monde change et sa notoriété s'estompe. Le Mercure de France passe au second plan derrière La Nouvelle Revue française d'André Gide. Toujours célébrée par certains, elle est également fortement rejetée par d'autres pour son antiféminisme[15], son patriotisme xénophobe et antisémite, et ses romans surannés[5].

Sa signature autographe (Rachilde) figure sur l’un des feuillets signés par les convives du banquet mémorable donné le 31 décembre 1916 en l’honneur d’Apollinaire à l'ancien palais d'Orléans de l’avenue du Maine[16].

Rachilde meurt oubliée en 1953, âgée de 93 ans[7], à son domicile du 26 rue de Condé. Elle est inhumée au cimetière parisien de Bagneux (8e division)[17].

Décorations

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  • Officier de la Légion d'honneur Officière de la Légion d'honneur en 1949 (chevalière en 1924)[18].

Œuvres

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250px-Rachilde_by_Vallotton.jpgPortrait de Rachilde par Félix Vallotton paru dans Le Livre des masques de Remy de Gourmont (1898). 250px-Rachilde_vers_1920.jpgPhotographie de Rachilde par Henri Manuel.

Publications anthumes

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  • “La Création de l’oiseau Mouche”, nouvelle parue dans L’Écho de la Dordogne du 23 juin 1877
  • Les Grandes Manœuvres de Thiviers, Paris, 1879
  • Monsieur de la Nouveauté, Paris, 1880
  • La Femme du 199e régiment (fantaisie militaire), Périgueux, 1881
  • Histoires bêtes pour amuser les petits enfants d'esprit, Paris, 1884
  • Monsieur Vénus, roman matérialiste (avec Francis Talman), Bruxelles, Auguste Brancart, 1884
  • Nono, roman de mœurs contemporaines, Paris, 1885
  • Queue de poisson, Bruxelles, 1885
  • À mort, Paris, 1886
  • La Virginité de Diane, Paris, 1886
  • La Marquise de Sade, Paris, E. Monnier, 1887
  • Le Tiroir de Mimi-Corail, Paris, 1887
  • Madame Adonis, Paris, E. Monnier, 1888
  • Monsieur Vénus (avec préface de Maurice Barrès), Paris, Félix Brossier, 1889
  • Le Mordu, mœurs littéraires, Paris, Félix Brossier, 1889
  • L'Homme roux (nouvelle), Paris, Librairie Illustrée, coll. « Les oubliés », 1889
  • Minette, Paris, Librairie française et Internationale, 1889
  • La Sanglante Ironie, Paris, Léon Genonceaux, 1891
  • Théâtre, Paris, 1891
  • Le Château hermétique, Paris, le Mercure de France, 1892
  • L'Animale, Mercure de France, Paris, 1893
  • Le Démon de l'absurde, Paris, 1894
  • La Princesse des ténèbres, Paris, 1896
  • Les Hors Nature. Mœurs contemporaines, Paris, 1897
  • L'Heure sexuelle, Paris, 1898
  • La Tour d'amour, Paris, 1899
  • Contes et Nouvelles, suivis du Théâtre, Paris, 1900
  • La Jongleuse, Paris, Mercure de France, 1900
  • L'Imitation de la mort, nouvelles, Paris, 1903
  • Le Dessous, Paris : Mercure de France, 1904
  • Le Meneur de louves, Paris, 1905 [2]
  • Son printemps, Paris, 1912
  • La Terre qui rit, Paris, Éditions de la Maison du livre, 1917
  • Dans le puits ou la vie inférieure, Paris, Mercure de France, 1918
  • La Découverte de l'Amérique, Genève, 1919
  • La Maison vierge, Paris, 1920
  • La Souris japonaise, Paris, 1921
  • Les Rageac, Paris, 1921
  • Le Grand Saigneur, Paris, 1922
  • L'Hôtel du Grand Veneur, Paris, 1922
  • Le Château des deux amants, Paris, Flammarion, 1923
  • Le Parc du mystère (en collaboration avec F. de Homem Christo), Paris, Flammarion, 1923
  • Au seuil de l'enfer (en collaboration avec F. de Homem Christo), Paris, Flammarion, 1924
  • La Haine amoureuse, Paris, Flammarion, 1924
  • Le Théâtre des bêtes (illustrations de Roger Reboussin), Paris, Les Arts et le Livre, 1926
  • Refaire l'amour, Paris, Ferenczi, 1927
  • Alfred Jarry ou le Surmâle de lettres, Paris, Grasset, 1927
  • Le Prisonnier (en collaboration avec A. David), Paris, éd. de France, 1928
  • Madame de Lydone, assassin, Paris, Ferenczi, 1928
  • Pourquoi je ne suis pas féministe, Paris, éd. de France, 1928
  • La Femme aux mains d'ivoire, Paris, éd. des Portiques, 1929, lire en ligne sur Gallica
  • Le Val sans retour (en collaboration avec J.-J. Lauzach), Paris, Fayard, 1929
  • Portraits d'hommes, Paris, Mornay, 1929
  • L'Homme aux bras de feu, Paris, Ferenczi, 1930
  • Les Voluptés imprévues, Paris, Ferenczi, 1931
  • Notre-Dame des rats, Paris, Querelle, 1931
  • Jeux d'artifice, Paris, Ferenczi, 1932
  • L'Amazone rouge, Paris, Lemerre, 1932
  • La Femme Dieu, Paris, Ferenczi, 1934, lire en ligne sur Gallica
  • Mon étrange plaisir, Paris, Baudinière, 1934
  • L'Aérophage (en collaboration avec J.-J. Lauzach), Paris, Les écrivains associés, 1935
  • L'Autre Crime, Paris, Mercure de France, 1937, lire en ligne sur Gallica
  • Les Accords perdus, Paris, Corymbes, 1937
  • La Fille inconnue, Paris, Imprimerie la technique du livre, 1938, lire en ligne sur Gallica
  • Pour la lumière, Paris, Fayard, 1938
  • L'Anneau de Saturne, Paris, Ferenczi & fils, 1939
  • Face à la peur, Paris, Mercure de France, 1939
  • Duvet-d'Ange. Confession d'une jeune homme de lettres, Paris, Messein, 1943
  • Le Roman d'un homme sérieux. Alfred Vallette à Rachilde 1885-1889, Paris, Mercure de France, 1944
  • Survie, Paris, Messein, 1945
  • Quand j'étais jeune, Paris, Mercure de France, 1947

Publications posthumes

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  • À l'auberge de l'aigle, Reims, À l'Écart, 1977
  • L'Homme qui raille dans les cimetières, présentation de Paul Gayot, Paris, Éditions du Fourneau, 1982
  • 14 Contes de jeunesse, présentation de Christian Soulignac, Paris, Éditions du Fourneau, 1983
  • Portrait de Hugues Rebell, Reims, À l'Écart, 1987
  • Auriant, Reims, À l'Écart, 1987
  • Lettre à Charles Régismanset, collection Lettres de Femmes no 1, présentation de Christian Soulignac, Reims, À l'Écart, 1991
  • Trois Lettres à Alfred Jarry, présentation de Sylvain Goudemare, Paris, Les Silènes, 1991

Rééditions

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  • La Marquise de Sade, Paris, Léon Genonceaux, 1890
  • Monsieur Vénus, (avec préface de Maurice Barrès), couverture illustrée, Paris, Léon Genonceaux, 1890/1891, 1899, 1902
  • Monsieur Vénus, (avec préface de Maurice Barrès et une lettre autographe inédite), Paris, Flammarion, 1926, 1977, 1992, 1998
  • La Femme aux mains d'ivoire, Paris, J. Ferenczi et fils, avec bois originaux de Claude-René Martin), 1937
  • Le Château hermétique, sl, Ver Soli Ter, 1963
  • La Terre qui rit, Paris, Éditions du Fourneau, coll. « olympienne » no 2, 1980 (ISBN 2-86288-020-5)
  • L'Animale, Paris, Mercure de France, avec une préf. d’Édith Silve, 1993 (ISBN 2-7152-1787-0)
  • Les Hors Nature, Paris, Séguier, coll. « Bibliothèque décadente », présentation de Jean de Palacio, 1993
  • Mon étrange plaisir, Paris, Éditions Joëlle Losfeld, coll. « Les feuilles d’Éros », 1993 (ISBN 978-2-909906-02-7)
  • La Tour d'amour, Paris, Mercure de France, avec une préface d’Édith Silve, 1994 (ISBN 2-7152-1849-4)
  • La Marquise de Sade, Paris, Gallimard, coll. « L'Imaginaire » no 342, avec une préface d’Édith Silve, Paris, 1996 (ISBN 978-2-07-074422-0)
  • Alfred Jarry ou le Surmâle de lettres, Arléa, 2007 (ISBN 978-2-86959-758-7)
  • Monsieur Vénus, Paris, Gallimard, coll. « L'Imaginaire » no 342, 2022 (ISBN 978-2-07-296808-2)
  • Monsieur Vénus suivi de Madame Adonis, Paris, Gallimard, coll. « Folio Classique », no 7319, 2024 (ISBN 978-2-07-302909-6)

Textes associés

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  • Sade toujours !, collection La Marguerite no 1, présentation de Christian Soulignac, Paris, Éditions du Fourneau, 1992
  • Nu primordial, collection La Marguerite no 4, présentation de Christian Soulignac, Paris, Éditions du Fourneau, 1992
  • Cynismes, collection La Marguerite, 2e série, no 2, présentation de Christian Soulignac, Paris, Éditions du Fourneau, 1995

Hommages

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Sa commune de naissance, Château-l'Évêque, a nommé une de ses voies du nom de « rue Rachilde »[19].

Son œuvre étant entrée dans le domaine public en France au 1er janvier 2024, la médiathèque Pierre-Fanlac de Périgueux a entrepris de numériser la totalité de ses romans[20]. Une exposition lui a été consacrée par la médiathèque au printemps 2025, permettant de mettre en valeur une petite partie de l'important fonds d'imprimés et de manuscrits qui lui est consacré[21].

Notes et références

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Notes

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  1. Leur fille épousera Robert Fort, neveu du poète Paul Fort
  2. Dans son Journal littéraire, à la date du mardi 10 novembre 1908, Paul Léautaud note : « Réouverture du Guignol Rachilde »

Références

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  1. « https://calames.abes.fr/pub/bljd.aspx#details?id=FileId-313 »
  2. « Notice de personne "Chilra, Jean de (1860-1953)" », sur BnF Catalogue général - Bibliothèque nationale de France (consulté le 12 juin 2024)
  3. Guy Penaud, Dictionnaire des châteaux du Périgord, Luçon, éditions Sud Ouest, 1996, 316 p. (ISBN 2-87901-221-X), p. 95.
  4. Registre des Naissances de Château-l'Évêque, 1860, p. 2/13, Archives départementales de la Dordogne, consulté le 9 septembre 2024.
  5. a b c d e f g h et i Bibliothèque national de France 2008.
  6. a b c d et e Finn et al. 2013, p. 3582.
  7. a b c et d Panneau Histoire de Paris, 26 rue de Condé.
  8. Monsieur Vénus est dans un premier temps édité à Bruxelles chez l'éditeur Brancart en 1884 puis est condamné en Belgique pour outrage au mœurs.
  9. Kyria 1991.
  10. Pivert 2006.
  11. La Tour d'amour - Site terresdefemmes.blogs.com
  12. Bard 1999.
  13. Reid 2010.
  14. Dauphiné 1985, p. 75-95.
  15. En 1929, elle publie Pourquoi je ne suis pas féministe.
  16. Site de la Maison Brissonneau.
  17. [1]
  18. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le 12 juin 2024)
  19. « rue Rachilde » sur Géoportail (consulté le 9 septembre 2024)..
  20. Marie Maison, « La Périgordine devenue « Reine des décadents » », Sud Ouest Week-end no 627, supplément à Sud Ouest, 7 et 8 septembre 2024, p. 8-9.
  21. « Exposition Rachilde un monstre de littérature », sur www.perigueux-mediatheque.fr (consulté le 26 mars 2025)

Voir aussi

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Bibliographie

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Classement par date de parution.

  • Claude Dauphiné, Rachilde, femme de lettres 1900, Éditions Pierre Fanlac, 1985.
  • Marina Geat, Rachilde. Per un simbolismo al femminile, Roma, Edizioni Universitarie Romane, 1990.
  • Claude Dauphiné, Rachilde, Mercure de France, 1991.
  • Pierre Kyria, « Rachilde l'ambiguë », Le Monde,‎ 10 mai 1991 (lire en ligne).
  • Pierre Philippe, « Rachilde saisie par la débauche », Le Monde,‎ 21 août 1998 (lire en ligne).
  • Christine Bard, « Le « DB58 » aux Archives de la Préfecture de Police », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés, no 10,‎ 1999 (lire en ligne).
  • Thierry Poyet (dir.), Rachilde ou les aléas de la postérité. De l'oubli au renouveau, série "Minores XIX-XX", n°6, Paris, Classiques Garnier, coll. "La Revue des lettres modernes", 2023.
  • Nelly Sanchez, « Rachilde ou la décadence du Naturalisme », Les Cahiers Naturalistes, no 73, 1999, p. 275-283
  • Nelly Sanchez, « Rachilde, folle vieillesse ou vieille folle ? », Cahiers Paul Léautaud, 1re partie no 27, p. 5-16 et 2e partie no 29, 2000, p. 33-39.
  • Nelly Sanchez, « Rachilde, détractrice et continuatrice du Naturalisme », EXCAVATIO®, 2000, vol. XV (no 3-4), p. 284 – 300.
  • (en) Melanie C. Hawthorne, Rachilde and French women's authorship : from decadence to modernism, Lincoln, University of Nebraska Press, 2001, 304 p. (ISBN 0-8032-2402-8, lire en ligne).
  • Nelly Sanchez, « Colette et Rachilde », Cahiers Colette, no 24, 2001, p. 123-134.*
  • Nelly Sanchez, « Le Périgourdin : bête noire de Peyrebrune et de Rachilde », Mémoire de la Dordogne n ° 17, 2002, p. 3-5.
  • Benoît Pivert, « Madame Rachilde, homme de lettres et reine des décadents », Revue d’art et de littérature, musique,‎ janvier 2006 (lire en ligne).
  • Nelly Sanchez, "Dans le puits ou la vie inférieure : l’antichambre de l’éternité », étude sur la représentation de la vieillesse dans l’autobiographie de Rachilde", CRLMC, 2006, p. 71-84.
  • Nelly Sanchez, « La Baronne de Caumont, une sphinge fin de siècle », Mythes de la métamorphose, d’Elena-Brandusa Steiciuc (dir.), Editura Universitatii din Suceava, série Filologie, B: Literatura, Roumanie, 1/2008, p. 115-122.
  • Nelly Sanchez, « Rachilde, critique littéraire au Mercure de France », Femmes & Critiques. Lettres, Arts, Cinéma, Presses universitaires de Namur, 2008, p. 55-74.
  • [vidéo][DVD] « Rachilde [Marquerite Eymery : 1860-1953 : conférence du lundi 15 décembre 2008] », Martine Reid (participant) ; Cécile Brune (voix), 15 décembre 2008, 01:01/54 min, Bibliothèque national de France
  • Nelly Sanchez, « Rachilde ou la genèse (possible) de Monsieur Vénus », Nineteenth-Century French Studies, no 3 & 4 Spring-Summer,‎ 2010, p. 252-263.
  • Nelly Sanchez, « Les Hors Nature : Rachilde, émule de Remy de Gourmont », Actualité de Remy de Gourmont, V. Gogibu (dir.), Ed. du Clown lyrique, 2010,p. 131-142.
  • Nelly Sanchez, Images de l’Homme dans les romans de Rachilde et de Colette (1884-1943), Éditions Universitaires Européennes, Sarrebruck. 2010, 389 p (ISBN 978-6131523403).
  • Martine Reid, « Le roman de Rachilde », Revue de la Bibliothèque nationale de France, no 34,‎ 2010, p. 65-74 (lire en ligne).
  • Romain Courapied, « Mensonges de l’intention d’auteur en période décadente. Les difficultés exégétiques dans Monsieur Vénus (1884) de Rachilde », Postures, no 15, Université de Montréal, printemps 2012, p. 69-81.
  • Nelly Sanchez, France Grenaudier-Klijn (dir.), Elisabeth-Christine Muelsch (dir.) et Jean Anderson (dir.), « Rachilde et Colette : une nouvelle image de l’homme ? », dans Écrire les hommes - Personnage masculin et masculinité dans les œuvres des écrivaines de la Belle Époque, Presses universitaires de Vincennes, 2012, 312 p. (ISBN 978-2-84292-345-7), p. 137-144.
  • Michaël Finn, Béatrice Didier (dir.), Antoinette Fouque (dir.) et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, 2013, « Rachilde (Marguerite Eymery, dite) (Hameau du Cros, 1860 - Paris, 1953 ) », p. 3581-3582.
  • Julia Bracher, Écrire le désir. 2000 ans de littérature érotique féminine illustrée, Éditions Omnibus, 2014.
  • Nelly Sanchez, "Bouton de rose et sang de bœuf : le goût dans les romans de Rachilde, symptôme de l'hystérie", Les Cinq sens de l'Antiquité à nos jours, Eidôlon no 109, PUB, 2014, p. 369-379.
  • Anita Starón, Au carrefour des esthétiques Rachilde et son écriture romanesque 1880-1913, Lódź, Wydawnictwo Uniwersytetu Łódzkiego, 2015.
  • Cécile Chabaud, Rachilde, homme de lettres, Écriture, 240 p., 2022 (ISBN 978-2359053654), prix du grand roman de Mennecy 2023.

Articles connexes

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  • Décadentisme
  • Mercure de France
  • Alfred Vallette

Liens externes

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  • Claude Dauphiné, « Rachilde, Marguerite Eymery dite (1860-1953) », sur le site de l'Encyclopædia Universalis (consulté le 5 septembre 2016).
  • « La Tour d'amour », sur le site terresdefemmes.blogs.com.
  • « Détail de la vente aux enchères d'un lot comportant un carnet avec couverture calligraphié par Apollinaire comportant le menu du banquet donné en son honneur et huit pages remplies de signatures autographes », sur le site de la Maison Brissonneau.
  • Œuvres de Rachilde sur le projet Gutenberg
  • Une autre page sur Rachilde sur léautaud.com.
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Affiche du document La marquise de Sade

La marquise de Sade

Rachilde

4h40min30

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374 pages. Temps de lecture estimé 4h40min.
Rachilde (1860-1953) "La petite fille se faisait tirer par le bras, car la chaleur de ce mois de juillet était vraiment suffocante. Elle voyait, de loin en loin, des places très désirables dans les fossés de la route, des places où une petite fille comme elle eût trouvé autant d’ombre et autant d’herbe qu’elle en pouvait souhaiter. Mais la cousine Tulotte marchait à grands pas, sans ombrelle, tirant toujours, ne soufflant jamais, insensible aux rayons brûlants du soleil. – Tulotte ! déclara tout d’un coup la petite, j’ai trop chaud, je ne veux plus... – Allons donc ! cria mademoiselle Tulotte, est-ce qu’une fille de militaire doit reculer ? Nous avons fait la moitié du chemin. Ta mère n’est pas contente quand tu restes à la maison. Il te faut de l’exercice, tu deviendrais bossue si on t’écoutait. Ah ! tu es une fameuse momie ! L’idée fixe de la cousine Tulotte était que les enfants deviennent bossus lorsqu’ils annoncent des goûts sédentaires. Elle avait la plus triste opinion de cette petite Mary qui demeurait des journées entières à rêver dans les coins noirs, la chatte de la cuisinière sur les bras, berçant la bête avec un refrain monotone et pensant on ne savait quoi de mauvais. Mary s’arrêta prise de colère. – Non, je ne veux plus ! répéta-t-elle en enfonçant ses ongles dans le poignet de la cousine. Celle-ci fit un haut-le-corps d’indignation. – La voilà qui me griffe, à présent !... fit-elle, et, si elle n’avait pas tenu de l’autre main une boîte au lait, elle eût vigoureusement corrigé l’irrascible créature. – Je le dirai à ton père ! s’écria la cousine Tulotte." Mary grandit, comme tous les enfants de militaire, au fil des garnisons. Son père est colonel du 8e hussard et sa mère une femme effacée et maladive. Un jour, elle assiste à la mort d'un boeuf dans un abattoir. Cette vision va la marquer...
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Affiche du document Le dessous

Le dessous

Rachilde

2h46min30

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222 pages. Temps de lecture estimé 2h46min.
Rachilde (1860-1953) "... Marguerite posa le livre sur le guéridon, se gratta la racine des cheveux, examina ses pieds – dans le doute elle regardait ses pieds, qui lui donnaient toujours des conseils mesquins parce qu’elle les avait fort petits – puis elle essaya de penser. La lecture d’un roman est, pour une femme, une aventure défendue qu’elle se permet d’ajouter à sa vie quotidienne. Marguerite, point femme encore, lisait souvent, car elle s’ennuyait. De la grande bibliothèque d’en bas, elle montait chez elle des aventures anciennes et modernes, tâchant de peupler d’agréables fantômes sa chambre de jeune fille, une chambre pâle où tout était virginal, transitoire : les rideaux couleur d’aube, le papier à semis de pâquerettes, les meubles laqués blanc, le tapis de toisons floconneuses, les vases d’albâtre sur la cheminée, les ouvrages au crochet, trop nombreux, sortes de toiles d’araignées couvertes de neige dentelant les coins du tissu même de l’ennui. Son père lui recommandait de lire « avec fruit » (recommandation de jardinier en chef). Marguerite s’y efforçait, lisant n’importe quoi de n’importe qui, de préférence les pages où il y a des dialogues, et s’appliquait à réfléchir mûrement ; mais elle ne s’intéressait guère qu’au jeune homme, le mauvais sujet de l’histoire, tressaillant au seul mot mondain de flirt comme si on lui eût pincé la peau. Plus cela lui paraissait impossible, plus elle se sentait capable d’y penser, sans, d’ailleurs, en récolter d’autres « fruits » que beaucoup de bâillements nerveux. Elle abandonnait tous les jours quelques heures aux désordres de son imagination pour, le reste du temps, épousseter avec soin la poussière soulevée en son cerveau par le rapide passage du grand amoureux ou du séducteur fieffé, lequel passait orageusement soit à cheval, soit à bicyclette."
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Refaire l'amour

Rachilde

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221 pages. Temps de lecture estimé 2h46min.
Rachilde (1860-1953) "Comme un chien fidèle, mon désir t’a suivie jusqu’au tournant de cette route, le nez dans ta robe, sans voir, sans entendre, sans essayer de comprendre, ne cherchant plus qu’à te sentir vivre du même frisson que le sien. Mais d’un geste excédé, tu as laissé tomber la chaîne qui nous liait : je ne devais plus marcher à ton ombre, mes pas dans tes pas. J’ai attendu un nouveau signe de ta main, un mouvement des épaules, une petite inclination de la tête me rappelant, et ta silhouette, raidie par une obscure volonté, s’effaçait peu à peu derrière les arbres, rentrait dans la nuit, épaississait l’incertitude. Désormais tu t’en irais seule vers un autre destin très inconnu. Tu ne pouvais plus me souffrir. Je m’étais rendu insupportable. Tu m’avais trop porté ? En amour, il y a donc des choses plus sérieuses que l’amour ? Pourquoi m’avoir tant aimé ou me l’avoir laissé croire ?... Moi, tu sais bien, je n’ai pas d’âme, je ne saisis pas toutes les intentions dont les enfers de vos cœurs de femmes sont pavés. Je ne suis qu’une pauvre bête. De toutes les lois que vous nous imposez, je n’ai retenu que celle de l’obéissance, je ne peux vouloir que ta volonté." Désir, solitude et difficulté des relations... Alain Montarès, peintre reconnu, est obsédé par sa maîtresse qui s'est éloignée de lui ; il remet en question ses croyances en l'amour. Il rencontre par hasard une jeune femme avec une très belle bouche...
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Affiche du document La jongleuse

La jongleuse

Rachilde

3h16min30

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262 pages. Temps de lecture estimé 3h16min.
Rachilde (1860-1953) "Cette femme laissait traîner sa robe derrière elle comme on peut laisser traîner sa vie quand on est reine. (Il est de ces créatures tellement certaines qu’un tapis se déroulera sous leurs pieds !) Elle quittait la salle flambante, emportant sa nuit, toute drapée d’une ombre épaisse, d’un mystère d’apparence impénétrable montant jusqu’au cou et lui serrant la gorge à l’étrangler. Elle faisait de menus pas, et la queue d’étoffe noire, ample, souple, s’étalant en éventail, roulait une vague autour d’elle, ondulait, formant les mêmes cercles moirés que l’on voit se former dans une eau profonde, le soir, après la chute d’un corps. Elle marchait la tête droite, les yeux baissés, les bras tombés, l’air pas jeune, car elle demeurait grave, et ce qui sortait de son enveloppe funèbre semblait très artificiel : une face de poupée peinte, ornée d’un bonnet de cheveux lisses, brillants, à reflets d’acier, des cheveux se collant aux tempes, trop tordus, trop fins, si fins qu’ils imitaient la soierie, un lambeau de sa robe noire, cette gaine satinée presque métallique. Ainsi coiffée d’une coiffure étroite posée sur de minces oreilles rouges qui paraissaient vraiment saigner sous le poids d’un casque coupant, elle était plus blanche de son fard qu’aucune autre femme fardée. Elle avait de chaque côté de sa bouche, d’un rose de cuivre, des petites rides fines, parenthèses plaçant ses lèvres en dehors de toutes les lèvres et indiquant qu’on pouvait lire des choses irrégulières entre les lignes de ses traits réguliers." Début du XXe siècle. Léon, jeune étudiant en médecine aimant faire la fête, jette son dévolu sur une mystérieuse femme, veuve d'un officier de marine : Eliante. Arrivera-t-il à ses fins ?
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Affiche du document Monsieur Vénus

Monsieur Vénus

Rachilde

2h32min15

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203 pages. Temps de lecture estimé 2h32min.
Rachilde (1860-1953) "Mademoiselle de Vénérande cherchait à tâtons une porte dans l’étroit couloir indiqué par le concierge. Ce septième étage n’était pas éclairé du tout, et la peur lui venait de tomber brusquement au milieu d’un taudis mal famé, quand elle pensa à son étui à cigarettes, qui contenait ce qu’il fallait pour avoir un peu de lumière. À la lueur d’une allumette, elle découvrit le numéro 10 et lut cette pancarte : MARIE SILVERT, fleuriste, dessinateur. Puis, la clef étant sur la porte, elle entra ; mais, sur le seuil, une odeur de pommes cuisant la prit à la gorge et l’arrêta net. Nulle odeur ne lui était plus odieuse que celle des pommes ; aussi fut-ce avec un frisson de dégoût qu’avant de révéler sa présence elle examina la mansarde. Assis à une table où fumait une lampe sur un poêlon graisseux, un homme, paraissant absorbé dans un travail très minutieux, tournait le dos à la porte. Autour de son torse, sur sa blouse flottante, courait en spirale une guirlande de roses, des roses fort larges de satin chair velouté de grenat, qui lui passaient entre les jambes, filaient jusqu’aux épaules et venaient s’enrouler au col. À sa droite se dressait une gerbe de giroflées des murailles, et, à sa gauche, une touffe de violettes." Raoule, jeune femme de la haute société, élevée par une tante conservatrice, s'ennuie. Elle rencontre Jacques, un jeune fleuriste plutôt androgyne, et décide d'en faire son amant ou plutôt sa maîtresse en inversant les genres... Ce roman fut l'objet de scandales lors de ses sorties, en 1884 et 1889.
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Affiche du document Monsieur Vénus

Monsieur Vénus

Maurice Barrès

1h06min00

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88 pages. Temps de lecture estimé 1h06min.
Monsieur Vénus décrit l'âme d'une jeune fille très singulière. Nous l'aimons, parce qu'il analyse un des cas les plus curieux d'amour de soi qu'ait produit ce siècle malade d'orgueil. Mais voici le sommaire de ce petit chef-d'œuvre: Mademoiselle Raoule de Vénérande est une fine jeune fille, très nerveuse, avec des lèvres minces, d'un dessin assez désagréable. Dans l'atelier de sa fleuriste, elle remarque un jeune ouvrier. Couronné des roses qu'il tortille lestement en guirlande, ce garçon d'un roux très foncé, l'enchante par son menton à fossette, sa chair unie et enfantine, et le petit pli qu'il a au cou, le pli du nouveau-né qui engraisse; et puis il regarde, comme implorent les chiens souffrants, avec une vague humidité dans les prunelles. Tout le portrait est de ce ton excellent, vraiment canaille et nature. Raoule installe dans un intérieur fort romanesque ce joli garçon si gras; elle le surprend qui, fou d'une folie de fiancée en présence de son trousseau de femme, lèche jusqu'aux roulettes des meubles à travers leurs franges multicolores. Avec un cynisme de très spirituelle allure, elle le déconcerte quand il imagine d'être aimable; elle le pousse dans un cabinet de toilette, elle le fait rougir par son audace à l'examiner et le complimenter, lui le rustre qu'elle a recueilli sous prétexte de charité. Et le pauvre mâle humilié, s'agenouille sur la traîne de la robe de Raoule, et sanglote. Car, Rachilde le dit excellemment, il était fils d'un ivrogne et d'une catin, son honneur ne savait que pleurer. Ce M. Vénus, absolument désexué de caractère par une suite de procédés ingénieux, devient la maîtresse de Raoule. Je veux dire qu'elle l'aime, l'entretient et le caresse, qu'elle s'irrite et s'attendrit auprès de lui, sans jamais céder au désir qui la ferait aussitôt l'inférieure de ce rustre, près de qui elle se plaît à frissonner, mais qu'elle méprise. Elle définit son goût d'une façon admirable: «J'aimerai Jacques comme un fiancé aime sans espoir une fiancée morte.» Cette nouvelle édition en larges caractères est préfacée par Maurice Barrès.
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