Rodney Saint-Eloi

Rodney Saint-Éloi

Rodney Saint-Éloi
Rodney Saint-Éloi en 2023
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (61 ans)
CavaillonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
haïtienneVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Université LavalVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Écrivain, poète, essayisteVoir et modifier les données sur Wikidata
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Rodney Saint-Éloi
330px-Rodney_Saint-%C3%89loi_au_SLO_2023.jpg
Rodney Saint-Éloi en 2023
Biographie
Naissance
27 août 1963Voir et modifier les données sur Wikidata (61 ans)
CavaillonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
haïtienneVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Université LavalVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Écrivain, poète, essayisteVoir et modifier les données sur Wikidata
330px-Salon_Du_Livre_2011_Conference_2.jpgRodney Saint-Éloi au Salon du livre de Paris (2011).

Rodney Saint-Éloi est un poète, écrivain, essayiste, académicien et éditeur né à Cavaillon (Haïti) en 1963. Il vit au Québec depuis 2001. Il est le fondateur de la maison d'édition Mémoire d'encrier.

Biographie

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Rodney Saint-Éloi est né en 1963 à Cavaillon en Haïti[1]. Durant son enfance, il est un élève du Collège Canado-Haïtien des frères du Sacré-Cœur (une congrégation religieuse québécoise). Puis, il fait des études universitaire en économie et en linguistique[2]. Il part ensuite, grâce à une bourse de l’Agence universitaire de la francophonie, faire une maîtrise en littérature comparée à l’Université Laval[3]. Son mémoire Émergence de la poétique créole en Haïti porte sur l'histoire de la langue créole et de ses différentes formes[4],[5]. Après sa maîtrise, il retourne en Haïti où il fonde la maison d’édition Mémoire en 1991 (avec le poète Georges Castera), le magazine culturel Cultura, en 1994, et la revue d’art et de littérature Boutures en 1999[4],[6]. Il a travaillé pendant plus de quinze ans comme journaliste pour le quotidien Le Nouvelliste de Port-au-Prince[2],[5].

En 2001, il part vivre à Montréal au Québec[7].

Saint-Éloi est l'auteur d’une quinzaine de livres de poésie, dont Jacques Roche, je t’écris cette lettre (2013, Mémoire d'encrier), qui a été finaliste au Prix du Gouverneur général, et Je suis la fille du baobab brûlé (2015, Mémoire d'encrier) également finaliste au Prix du Gouverneur général, ainsi qu'au Prix des libraires[8]. Il dirige plusieurs anthologies dont Georges Castera, Lyonel Trouillot, Stanley Péan, Franz Benjamin, Laure Morali. Il a également publié le récit Haïti Kenbe la ! en 2010 chez Michel Lafon, avec une préface de Yasmina Khadra. En 2020, il publie Quand il fait triste Bertha chante chez Québec Amérique, récit qui rend hommage à sa mère[9]. Le récit a été repris en 2022 en France aux éditions Héloïse d'Ormesson[10].

Il fonde à Montréal en 2003 les éditions Mémoire d’encrier, devenues très vite la référence en diversité et littérature-monde[6],[11]. Il fait découvrir des écrivains de différentes origines (amérindienne, québécoise, haïtienne, sénégalaise, antillaise, etc.) dans une démarche « d’altérités porteuses d’avenirs et de solidarités »[4]. Il « rassemble les continents » tant dans son œuvre que dans sa maison d’édition : cultures, imaginaires, rassemblés et mis en commun pour un vivre-ensemble semble être le véritable combat[4]. Avec Mémoire d'encrier, Rodney Saint-Éloi a contribué à donner de la visibilité à des écrivaines importantes, que ce soit Joséphine Bacon, Naomi Fontaine, Maryse Condé, ou Roxane Gay[12].

L'œuvre de Rodney Saint-Éloi est traduite en anglais, en espagnol et en japonais[13].

Il a réalisé la direction artistique de différents spectacles littéraires dont Le Cabaret Césaire, Le Cabaret Senghor, Le Cabaret Anthony Phelps, Le Cabaret Jacques Roumain, Le cabaret Franketienne ainsi que Les Bruits du monde[14],[15].

En 2016, avec la romancière palestinienne Yara El-Ghadban, il a cofondé l'Espace de la Diversité, organisme à but non lucratif voué à la promotion des littératures d'origines diverses[16]. Il est l'initiateur de l’événement Les Rencontres québécoises en Haïti, qui a rassemblé, du 1er au 8 mai 2013, une cinquantaine d'auteurs et de professionnels du livre haïtiens et québécois[17].

Rodney Saint-Éloi a reçu de la part du gouvernement québécois le Prix Charles Biddle 2012 qui « souligne son apport exceptionnel au développement des arts et de la culture au Québec »[18],[19]. En novembre 2015, il a été reçu comme membre de l'Académie des lettres du Québec[20]. En mai 2019, il a été promu par le Conseil des Arts et des Lettres du Québec (CALQ) Compagnon de l'Ordre des arts et des lettres du Québec[21],[22], et en 2021 Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres de la République française, pour sa contribution et son engagement au service de la culture[23],[24],[25].

En 2021, il fait paraître un essai coécrit avec Yara El-Ghadban intitulé Les racistes n’ont jamais vu la mer[26]. Écrit à la suite de la mort de George Floyd et de Joyce Echaquan, l'ouvrage aborde la complexité du racisme systémique[26]. Il s'agit d'un essai sous forme épistolaire dans lequel l'auteur et l'autrice dressent un portrait du racisme et tentent d'ouvrir des pistes de solutions pour améliorer le vivre-ensemble en donnant au rêve et à la littérature une place de premier plan[27].

Œuvres

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Poésie

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  • Graffitis pour l’aurore. Port-au-Prince: Imprimeur II, 1989.
  • Pierres anonymes, Port-au-Prince, Éditions Mémoire, 1994.
  • Voyelles adultes, Port-au-Prince, Éditions Mémoire, 1994.
  • J’avais une ville d’eau de terre et d’arcs-en-ciel heureux, Port-au-Prince, Éditions Mémoire, 1999.
  • Cantique d’Emma. Chaux-de-Fonds, Éditions Vwa, 1997; Port-au-Prince, Éditions Mémoire, 2001.
  • J'ai un arbre dans ma pirogue, Montréal, Mémoire d'encrier, 2004, 68 p. (ISBN 2-923153-23-5)
  • Récitatif au pays des ombres : poésie, Montréal, Mémoire d'encrier, 2011, 95 p. (ISBN 978-2-923713-66-3)
  • Jacques Roche, je t'écris cette lettre, Montréal, Mémoire d'encrier, 2013, 71 p. (ISBN 9782897120603)
  • Je suis la fille du baobab brûlé, Montréal, Mémoire d'encrier, 2015, 91 p. (ISBN 9782897123482)
  • Moi tombée, moi levée, Montréal, Éditions du Noroît, 2016, 69 p. (ISBN 9782897660086)
  • Nous ne trahirons pas le poème, Montréal, Mémoire d'encrier, 2019, 119 p. (ISBN 9782897126452)
  • Nous ne trahirons pas le poème et autres recueils, Paris, Points Poésie, 2021, 368 p., (ISBN 9782757888353)

Récits

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  • Haïti, kenbe la! : (35 secondes et mon pays à reconstruire), Neuilly-sur-Seine, Michel Lafon, 2010, 266 p. (ISBN 978-2-7499-1264-6)
  • Passion Haïti, Québec, Éditions du Septentrion, 2016, 208 p. (ISBN 9782894488478)
  • Quand il fait triste Bertha chante, Montréal, Québec Amérique, 2020, 293 p. (ISBN 9782764442180)
  • Quand il fait triste Bertha chante, Paris, Héloïse D'Ormesson, 2022, 262 p. (ISBN 9782350877907)

Essai

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  • Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban, Les racistes n'ont jamais vu la mer, Montréal, Mémoire d'encrier, 2021, 293 p. (ISBN 9782897128128)

Anthologies

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  • Dits des fous d’amour: anthologie secrète / Lovers’ Sweet Nothings: Secret Anthology, choisis par / selected by Paula Clermont Péan & Rodney Saint-Éloi. Montréal, Mémoire d’encrier, 2003, 40 p. (ISBN 2-923153-02-2)
  • Anthologie de la littérature haïtienne: un siècle de poésie, 1901-2001, sélectionnée par Georges Castera, Claude Pierre, Rodney Saint-Éloi et Lyonel Trouillot. Montréal, Mémoire d’encrier, 2003, 321 p. (ISBN 2-923153-04-9)
  • Paradis/Paraiso, Djazz 1: Santo-Domingo. Montreuil, Vox, 2003.
  • Nul n’est une île: Solidarité Haïti (avec Stanley Péan). Montréal, Mémoire d’encrier, 2004, 181 p. (ISBN 2-923153-31-6)
  • Chantier d’écriture, sous la direction de Annie Heminway et Rodney Saint-Éloi. Montréal, Mémoire d’encrier, 2006, 135 p. (ISBN 2-923153-60-X)
  • Montréal vu par ses poètes, sous la direction de Rodney Saint-Éloi et Franz Benjamin. Montréal: Mémoire d’encrier, 2006, 110 p. (ISBN 2-923153-48-0)

Prix et honneurs

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  • 2012 - Prix Charles Biddle pour l'ensemble de son œuvre[7]
  • 2013 - Finaliste au Prix du Gouverneur général, Jacques Roche, je t'écris cette lettre[15]
  • 2015 - Finaliste au Prix des librairies, Je suis la fille du baobab brûlé[8]
  • 2015 - Finaliste au Prix du Gouverneur général, Je suis la fille du baobab brûlé[15]
  • 2015 - Membre de l'Académie des lettres du Québec[28]
  • 2019 - Compagnon de l'Ordre des arts et des lettres du Québec
  • 2020 - Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres de la République française,

Notes et références

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  1. « Recherche - L'Île », sur litterature.org (consulté le 6 novembre 2021)
  2. a et b Michèle Bernard, « Rodney Saint-Éloi, poète-romancier et éditeur », Nuit blanche, magazine littéraire, no 149,‎ 2018, p. 34–38 (ISSN 0823-2490 et 1923-3191, lire en ligne, consulté le 2 novembre 2022)
  3. (en) « Rodney Saint-Éloi, officiellement académicien », sur Le Nouvelliste (consulté le 10 novembre 2021)
  4. a b c et d « Rodney Saint-Éloi | Les voix de la poésie », sur www.lesvoixdelapoesie.com (consulté le 10 novembre 2021)
  5. a et b Michel Lacombe, « Rodney Saint-Éloi : créer des ponts littéraires entre le Québec et Haïti », sur ici.radio-canada.ca (consulté le 2 novembre 2022)
  6. a et b Louise Dupré, « Une parole qui grandit les miroirs », Lettres québécoises, no 163,‎ 2016, p. 11 (lire en ligne)
  7. a et b « MIFI - Communiqué », sur www.mifi.gouv.qc.ca (consulté le 10 novembre 2021)
  8. a et b « Rodney Saint-Éloi », sur www.salondulivredemontreal.com (consulté le 10 novembre 2021)
  9. Julie Roy, « L'écriture solitaire de Rodney Saint-Éloi », sur L’actualité, 7 octobre 2020 (consulté le 10 novembre 2021)
  10. Gladys Marivat, « « Quand il fait triste Bertha chante » : Rodney Saint-Eloi à la source de la vie », Le Monde.fr,‎ 3 février 2022 (lire en ligne, consulté le 2 novembre 2022)
  11. Marc Cassivi, « Rodney Saint-Éloi, l'humaniste », sur La Presse, 4 février 2019 (consulté le 2 novembre 2022)
  12. Anne-Frédérique Hébert-Dolbec, « Rodney Saint-Éloi: « aucun peuple n’est plus petit que son poème » », sur Le Devoir, 17 octobre 2020 (consulté le 2 novembre 2022)
  13. « Rodney Saint-Éloi », sur Île en île, 19 mars 2002 (consulté le 10 novembre 2021)
  14. « Le legs d'Aimé Césaire au Festival international de la littérature », sur La Presse, 25 septembre 2008 (consulté le 11 novembre 2021)
  15. a b et c « Rodney Saint-Éloi », sur Académie des lettres du Québec (consulté le 10 novembre 2021)
  16. Radio Canada International, « Rodney Saint-Éloi : L’activiste littéraire derrière « L’Espace de la diversité » », sur RCI | Français, 8 avril 2015 (consulté le 10 novembre 2021)
  17. « Rencontres québécoises en Haïti: l'espoir de partager », sur La Presse, 4 mai 2013 (consulté le 11 novembre 2021)
  18. Site du gouvernement du Québec consulté le 6 décembre 2014
  19. Article sur Le Matin-Haïti consulté le 6 décembre 2014
  20. « Rodney Saint-Éloi », sur Association nationale des éditeurs de livres/Québec Édition (consulté le 11 novembre 2021)
  21. « Dix-sept ambassadeurs culturels honorés pour souligner les 25 ans du Conseil des arts et des lettres du Québec », sur www.calq.gouv.qc.ca, 1er mai 2019 (consulté le 10 mai 2019)
  22. Le Devoir, « Ordre des arts et des lettres: Rodney Saint-Éloi se raconte », sur Le Devoir, 28 mai 2019 (consulté le 2 novembre 2022)
  23. Annelie Noel, « Nomination de Rodney St-Eloi, comme Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres de la République française », sur NETALKOLE MEDIA, 13 décembre 2021 (consulté le 2 novembre 2022)
  24. Eberline Nicolas, « Entrevue avec Rodney Saint-Eloi, Chevalier des Arts et des Lettres », sur Loop News, 16 décembre 2021 (consulté le 2 novembre 2022)
  25. Mans E. PETERS, « Haïti -Culture:MÉDAILLE DE CHEVALIER DES ARTS ET LETTRES POUR SAINT ELOI », sur Le P'tit journal, 14 décembre 2021 (consulté le 2 novembre 2022)
  26. a et b Mario Cloutier, « Les racistes n’ont jamais vu la mer: Une invitation au dialogue pour un meilleur vivre-ensemble », La Presse,‎ 12 octobre 2021 (lire en ligne, consulté le 17 mars 2024)
  27. Alexis Raynault, « Les livres comme des boucliers antiracistes », sur Le Devoir, 23 octobre 2021 (consulté le 17 mars 2024)
  28. Josée-Anne Paradis, « Rodney St-Éloi et Martine Audet à l’Académie des lettres du Québec », sur Revue Les libraires, 6 novembre 2015 (consulté le 10 novembre 2021)

Liens externes

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A consulter en ligne

Affiche du document Je suis la fille du baobab brûlé

Je suis la fille du baobab brûlé

Rodney Saint-Eloi

1h04min30

  • Poésie
  • Livre epub
  • Livre lcp
86 pages. Temps de lecture estimé 1h04min.
Je suis la fille du baobab brûlé. Ceci n’est pas un poème. C’est l’arbre qui cherche son visage. Je suis à la fois l'arbre, la fille et la route. J’accompagne celle qui offre à la nuit sa fable et sa voix. Je voudrais aller jusqu’au bout sans connaître le chemin. Je trébuche, dérive et délire. Qu’importe. Un oiseau bat le tambour dans ma tête, une sorcière parle par ma bouche, ou un amour chagrin me tourmente. Tempête je m’appelle tourbillon. J’ai rendez-vous avec les ombres. J’ai rendez-vous avec la première étoile qui tombe. Poussent dans mon ventre des histoires qui recommencent à l’infini. Il y a toujours une vie à faire ou à refaire. On ne sait rien de ce qui ronge ou exalte. Je scelle mon alliance avec l’exil et la folie. Je suis la fille du baobab brûlé. Pour recouvrer mon visage, je dois confier mes secrets aux vents, abandonner à l’arbre mes promesses. Je ne connais ni l’appétit ni la prison de ce qu’on appelle vivre. Je ne songe qu’à marcher dans mes songes. Si je pleure c’est pour me rappeler que j’existe et que j’aime. Je ris trop fort, parle jusqu’à épuisement afin d’aller plus loin, avec la patience de la bergère et l’angoisse des marins. Je suis belle, flamboyante et insolente. J’ai dans une main le soleil et dans l’autre la terre. C’est ma manière de guetter l’éternité. J’ai des seins qui hument poésie et mort. Je suis la fille du baobab brûlé. Je quête terre d’accueil à parole d’aube. Je hurle. Je divague. Je swingue. N’écoutez pas ma voix. C’est mon âme qui craque. Le poème, ou ce qui reste de mon identité, demeure une vérité empêchée. Consumée. Je suis la fille du baobab brûlée.J’ai des allumettes sous ma culotte Le ciel est trop grand pour les mathématiques Je marche avec mes rêves en bandoulière J’ai brûlé les arbres du ciel J’ai brisé les tables de la loi Je suis impie et belle Dans la convulsion du songe Ma disgrâce n’a pas de port
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