Blandine est blessée sur le tarmac de Roissy lors d'un retour à l'avion où un groupe d'Africains résiste à l'embarquement.
Bien qu'elle soit sur le sol français, sa blessure, sa présence, son être sont niés par la police aux frontières à qui elle demande l'asile.
La France est sourde. La France n'est plus une terre d'accueil.
Mais une terre butée qui expulse, blesse et humilie.
Réfugiée dans un squat aux fenêtres murées, auprès de son mari Papi qui la soigne, Moktar qui a peur de sortir dans la rue, Steve qui ne se fait plus d'illusions, Fanny et Kary qui vendent leurs corps pour pouvoir dormir sous un toit, Blandine plonge dans le silence...
2004
Festival de Cannes : Sélection officielle - Quinzaine des Réalisateurs
Ce sera... beau. Et brutal. Beau parce que brutal. [...] La manière de les filmer évite qu'ils soient des pesonnages. Pourquoi ? Parce que le mécanisme même de l'exemplarité d'une (ou plusieurs) figure(s) de fiction porte une injustice, quelque chose de dégoûtant [...] le desir construit par le récit qu'au moins celui qu'on s'est pris à aimer, auquel le récit nous à intéressés, soit sauvé, y compris au détriment des autres. Soit un arbitraire qui finit par ressembler à celui des flics à la frontière, au geste de tous ceux qui sont en situation de trier parmi les hommes, d'en condamner certains. Aussi y a-t-il exactement une morale de la mise en scène. Les Cahiers du Cinéma
Ce très beau film a le courage de porter frontalement son regard sur une réalité dont l'honnêteté oblige à dire qu'elle incite la plupart d'entre les citoyens de ce pays à détourner prudemment le regard. [...] Pour autant, le film ne se drape pas davantage dans la toge des grands discours que dans les oripeaux du cinéma militant. Il demeure, plus humblement, au plus près de la réalité qu'il a entrepris de nous faire entrapercevoir, oscillant entre l'âpreté du film d'action et l'expérience poétique mais non moins politique du partage des imaginaires. Le Monde
C'est justement où tout semble se clore [...] que tout commence vraiment, et c'est pour cela, aussi, que La Blessure est un grand film. Car la plaie infligée à la jambe de Blandine n'est rien en comparaison de sa souffrance intérieure. Les Inrockuptibles
Ainsi la Blessure n'est pas là pour qu'on s'apitoie sur des destins individuels. Pas davantage pour faire s'indigner contre des brutes qui, maltraitant leurs semblables de couleur différente, se conduiraient mal. Il décrit une machine à exclure. [...] C'est un film sur la parole : la parole qui nie, celle des flics pour qui l'étranger n'est qu'un animal. Et la parole de vie. [...] La Blessure, c'est du cinéma, d'abord. L'Humanité
Le film est un blues, le long blues psalmodié de ceux qui "attendent d'être greffés à nous", la France et les Français. C'est un chant des solitudes, qui frappe parce qu'il vient heurter de plein fouet toutes les solitudes qu'un être humain déplace au long d'une vie. Libération
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