Documents pour «La Gibecière à Mots»

Documents pour "La Gibecière à Mots"
Affiche du document Sido

Sido

Colette

2h45min45

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221 pages. Temps de lecture estimé 2h46min.
Colette (1873-194) "– Et pourquoi cesserais-je d’être de mon village ? Il n’y faut pas compter. Te voilà bien fière, mon pauvre Minet-Chéri, parce que tu habites Paris depuis ton mariage. Je ne peux pas m’empêcher de rire en constatant combien tous les Parisiens sont fiers d’habiter Paris, les vrais parce qu’ils assimilent cela à un titre nobiliaire, les faux parce qu’ils s’imaginent avoir monté en grade. À ce compte-là, je pourrais me vanter que ma mère est née boulevard Bonne-Nouvelle ! Toi, te voilà comme le pou sur ses pieds de derrière parce que tu as épousé un Parisien. Et quand je dis un Parisien... Les vrais Parisiens d’origine ont moins de caractère dans la physionomie. On dirait que Paris les efface ! Elle s’interrompait, levait le rideau de tulle qui voilait la fenêtre : – Ah ! voici Mlle Thévenin qui promène en triomphe, dans toutes les rues, sa cousine de Paris. Elle n’a pas besoin de le dire, que cette dame Quériot vient de Paris : beaucoup de seins, les pieds petits, et des chevilles trop fragiles pour le poids du corps ; deux ou trois chaînes de cou, les cheveux très bien coiffés... Il ne m’en faut pas tant pour savoir que cette dame Quériot est caissière dans un grand café. Une caissière parisienne ne pare que sa tête et son buste, le reste ne voit guère le jour. En outre, elle ne marche pas assez et engraisse de l’estomac. Tu verras beaucoup, à Paris, ce modèle de femme-tronc. Ainsi parlait ma mère..." Souvenirs de Colette sur sa mère Sido Landoy, son père Jules-Joseph Colette, ses frères Achille et Léopold et sa soeur Juliette. Suivi de "Les vrilles de la vigne", recueil de 23 nouvelles.
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Affiche du document L'Eldorado

L'Eldorado

Paul Brulat

2h41min15

  • Romans et nouvelles
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215 pages. Temps de lecture estimé 2h41min.
Paul Brulat (1866-1940) "Parti de Bordeaux pour Montevideo et Buenos-Ayres, dernière escale de son voyage, l’’Eldorado avait gagné la haute mer dans toute la gloire de sa toilette neuve et d’un resplendissant soleil d’août. C’était un bâtiment superbe, long de cent trente mètres, sur douze de large, jaugeant sept mille tonneaux, réalisant tout le confort et tout le luxe des nouveaux grands transports maritimes qui relient l’Europe et l’Amérique. Élancé et gracieux, malgré sa masse énorme, il glissait sans secousse sur l’Océan uni et placide comme un beau ciel renversé. On était en route depuis quelques heures. Au loin, les côtes de France s’effaçaient dans la pourpre du couchant, qui magnifiait les flots de teintes ardentes. L’Eldorado emportait cinq cents passagers, un ramassis de dix nations, représentant toutes les classes, toutes les professions, tous les milieux sociaux : une vraie ville flottante, avec son quartier riche et son quartier pauvre, ses boulevards, ses recoins, ses impasses, son faubourg misérable où s’entassait une cargaison grouillante d’émigrants, et ses étables, son abattoir, ses boucheries, toute une organisation compliquée, localisant la splendeur en première classe, l’aisance en seconde, et parquant la détresse en troisième, en une sorte de ghetto, à l’avant du navire. À l’arrière, sur le pont supérieur, réservé aux passagers de première, la cité commençait à s’animer de ces sentiments confus qui naissent des longs voyages, où l’ivresse du départ, l’imprévu d’une vie nouvelle, se mêlant à la mélancolie du passé qui s’éloigne, rapprochent les âmes, provoquent des effusions, rendent l’homme plus sociable. Des groupes, çà et là, se formaient ; des propos quelconques préludaient aux causeries intimes. Seuls, deux jeunes hommes, étrangers l’un à l’autre, semblaient se tenir volontairement à l’écart." Ils sont à bord de "l'Eldorado", un superbe transatlantique ; de différentes classes sociales, chacun avec ses espoirs, ses secrets, ses ambitions pour atteindre cet autre "Eldorado" : l'Argentine... Mais le temps est à l'orage... Nous sommes plongés au cœur d'une catastrophe maritime qui révèle la véritable nature de l'humanité face à l'abîme, et offre une critique cinglante d'une société aveuglée par la quête du bonheur matériel.
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La grande Iza

Alexis Bouvier

10h27min00

  • Romans policiers, polars, thrillers
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836 pages. Temps de lecture estimé 10h27min.
Alexis Bouvier (1836-1892) "Lorsque, dans le vieux quartier du Marais, la nouvelle s’était répandue que la belle Cécile Tussaud, la fille unique de Claude Tussaud, le fabricant de bronzes de la rue Saint-François, allait se marier, épouser le grand Houdard, dit la Rosse, ça n’avait été qu’un cri de stupéfaction et de réprobation. On se refusait à croire à une semblable alliance. Depuis dix ans, tout le monde, dans le quartier du bronze, savait qu’Houdard commanditait la maison Tussaud. On disait même que c’était à la légèreté de la brune Mme Tussaud que cette commandite d’une maison ruinée, discréditée, était due. Seul – assurait-on – Claude Tussaud ignorait cette honte. Mais ce qui scandalisait tout le monde, c’est le bruit répandu que c’était Mme Tussaud qui voulait le mariage de sa fille. On est bavard au Marais ; on disait bien des choses. On disait que Tussaud allait être déclaré en faillite, et qu’il mariait sa fille pour s’associer son gendre et relever sa maison. On disait que la mère indigne mariait son enfant pour conserver près d’elle celui qu’elle aimait... une infamie enfin ! On disait encore que la jeune et belle Cécile aimait avec passion un ancien apprenti de son père, son compagnon d’enfance, presque son frère de lait, le petit Maurice, et, qu’ayant été obligé de renvoyer l’apprenti devenu ouvrier à cause de cela, on se hâtait, car il n’était que temps de marier Mlle Cécile... On disait bien des choses enfin... Mais nous allons raconter, nous, ce qu’on ne disait pas : la vérité." Maurice et Cécile s'aiment depuis l'enfance et espèrent pouvoir se marier. Mais les parents de Cécile décident de l'unir à leur associé : André Houdard dit la Rosse, afin de sauver leur entreprise de la ruine. Les deux amoureux refusent cette décision...
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Contes et récits de ma grand'mère

Frédéric Soulié

2h41min15

  • Romans et nouvelles
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215 pages. Temps de lecture estimé 2h41min.
Frédéric Soulié (1800-1847) "Le 1er mai 1831, à sept heures du soir, une pauvre famille de pauvres gens était rassemblée dans une salle basse qui était l’arrière-boutique d’un serrurier et lui servait aussi de salon, de salle à manger et de chambre à coucher. Quatre personnes étaient assises autour d’une table, sur laquelle était posé un calel, la lampe du pauvre dans le Languedoc, une sorte de coquille à trois becs avec une grande tringle de fer qui se dresse debout à l’un des côtés et qui, grâce à la courbure qui la termine, sert à la suspendre soit à une ficelle attachée au plafond par un clou, soit à la barre de fer qui règne d’ordinaire le long du manteau de la cheminée. Ces quatre personnes étaient silencieuses, et l’une d’elles, la plus âgée, interrompait de temps à autre la reprise qu’elle faisait à un pantalon de gros drap, pour essuyer, avec le coin de son mouchoir à carreaux qu’elle tirait à moitié de sa poche, une larme qu’elle n’arrêtait pas toujours assez tôt pour l’empêcher de tomber sur ses mains. Deux jeunes filles, dont l’une pouvait bien avoir dix-sept ans, l’autre douze, travaillaient à côté de leur mère. La plus jeune tricotait et achevait une paire de bas d’une sorte de laine jaune qu’on appelle étame dans l’Albigeois, car c’est à Albi que notre scène se passe. Une paire de bas d’étame pour un ouvrier, c’est un grand luxe, car l’étame est une espèce de poil doux, luisant, chaud et moelleux comme le cachemire. L’aînée ourlait des mouchoirs de poche en cotonnade bleue, et de temps à autre quittait son ouvrage pour surveiller un pot où bouillait un morceau de mouton, deux cuisses d’oie conservées dans de la graisse, un peu de lard et des choux. À deux pas de la table, sur une huche à serrer le pain, sorte de grand coffre qui s’ouvre par un couvercle comme une malle ; sur cette huche était une longue corbeille, comme celle dont les pâtissiers se servent pour transporter leurs gâteaux. Cette corbeille était intérieurement recouverte d’une serviette de toile blanche, et sur la toile était répandue une épaisse bouillie qui était devenue ferme en refroidissant ; à côté était une assiette avec une petite provision de saindoux et une soucoupe avec une demi-livre de cassonade brune. Tout à fait au coin de la huche, la pâle lueur du calel faisait reluire le goulot de deux bouteilles de vin. Il y avait une fête assurément dans la maison." Recueil de 9 contes et récits : "Le tour de France" - "Le cocher du maréchal C..." - "La poupée de la fête aux Loges" - "L'orpheline de Waterloo" - "Le louis d'or" - "Louis Jacquot" - "Le roi Jean" - "Le conseiller au parlement" - "La mort de Duranti"
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Affiche du document Le pèlerin de Saint-Anne

Le pèlerin de Saint-Anne

Pamphile Lemay

6h27min45

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517 pages. Temps de lecture estimé 6h28min.
Pamphile Lemay (1837-1918) "Le 24 mai 1837, Eusèbe Asselin arrivait de la ville, et nous apprenait que le bateau de Jean-Baptiste Daigle, que l’on appelait toujours Paton, chez nous, avait chaviré et que plusieurs personnes de la paroisse s’étaient noyées. Vous savez que l’on n’allait guère à Québec qu’en bateaux à voiles ou à rames, il y a quarante ans. On voyageait encore de la même façon primitive il y vingt-cinq ans ; et le premier vapeur qui vint chez nous, le Rob Roy – un nom formidable –, eut une rude concurrence à soutenir contre les petits vaisseaux de Mathurin et de Paton. La routine, voyez-vous, est toute-puissante, et nos habitants sont prévenus contre le progrès. Le bateau de Paton avait laissé Lotbinière l’avant-veille, avec treize passagers, nombre nécessairement fatal. Dans la rade de Québec, mal gouverné, il vient se jeter sur le câble d’un navire. La mer baisse : le courant est rapide. Il penche, il penche. L’eau monte jusqu’aux pavois. Les passagers poussent un grand cri. Comme une grappe serrée, ils s’accrochent au flanc qui sort de l’eau. Mais en vain, le courant est plus fort. Le bateau ne retrouve plus son équilibre : l’eau fait irruption dans la cale ; le mât frappe l’onde ; la grappe humaine disparaît dans les flots ; et la quille légère de la petite berge chavirée apparaît au-dessus du fleuve paisible." Les Letellier auraient pu être une famille heureuse mais le sort s'acharne sur elle : le père meurt dans un naufrage ; peu de temps après c'est le tour de la mère. Les deux jeunes enfants, Joseph et Marie-Louise, sont malheureusement confiés à Eusèbe Asselin, beau-frère du père. Joseph finit par s'enfuir et se retrouve à Québec... A suivre : "Picounoc le maudit"
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Affiche du document Criquet

Criquet

Andrée Viollis

3h36min00

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288 pages. Temps de lecture estimé 3h36min.
Andrée Viollis (1870-1950) "Camille poussa la porte du couloir obscur qui sentait les champignons et le salpêtre, et, franchissant d’un bond les trois marches du seuil, sauta dans la lumière. Elle demeura un instant immobile, éblouie, clignotant vers la dune escarpée dont les herbes claires tremblaient sur le ciel. On entendait des pas dans la maison, des voix, des bruits de malles traînées sur le plancher, de placards et de tiroirs ouverts et fermés, tout le tumulte de l’arrivée. Des persiennes rabattues claquèrent au-dessus de la fillette. Alors, craignant d’être aperçue, elle se glissa furtivement le long du mur, tourna, et levant la tête vers la façade de côté, que trouait une seule lucarne en pointe : – Michel ! appela-t-elle à demi-voix. Un garçon de quinze à seize ans apparut, la tête hérissée de cheveux noirs, les yeux brillants, la lèvre supérieure mâchurée de larges dents blanches dont l’une, en bas, était un peu cassée. Il était en bras de chemise et nouait une régate rouge autour de son col de flanelle. – Que veux-tu, Criquet ? demanda-t-il. Comment ? Déjà en costume de voyou ? Elle mit les deux mains dans les poches de sa culotte. – Comme tu vois, fit-elle satisfaite. Puis, d’un ton suppliant : – Je t’attends : viens vite tout revoir avec moi ! Michel haussa les épaules." Camille Dayrolles, surnommée Criquet, est une adolescente de 14 ans qui aurait aimé être un garçon et refuse tout ce qui définit "socialement" le sexe féminin...
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Affiche du document La retraite sentimentale

La retraite sentimentale

Colette

2h21min00

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188 pages. Temps de lecture estimé 2h21min.
Colette (1873-1954) « Renaud, vous savez ce que c’est que ça ? » Il se détourne à demi, son journal sur les genoux ; sa main gauche écartée tient une cigarette, le petit doigt en l’air, comme une mondaine tiendrait un sandwich... « Oh ! Renaud, gardez la pose une minute ! C’est celle du « littérateur mondain » tel que le représente sa plus récente photographie dans Femina... Mais devinez ce que j’ai là ? » Il regarde de loin, les sourcils froncés, le petit chiffon que j’agite en l’air, un petit chiffon jauni, large de deux doigts. « Ça ? c’est une vieille « poupée » qui a emmailloté un index endommagé, je pense... Jette donc ça, ma petite fille, ça a l’air sale ! » Cessant de rire, je m’approche de mon mari : « Ce n’est pas sale, Renaud, c’est seulement vieux. Regardez de plus près... C’est l’épaulette de la chemise de Rézi... – Ah ! » Il n’a pas bougé, mais je le connais si bien ! Sa moustache presque toute blanche a remué imperceptiblement et ses jeunes yeux d’un bleu noir d’étang ont noirci encore... Comme son émotion m’est douce et quel orgueil, chaque fois, de savoir qu’un seul de mes gestes remue jusqu’au fond l’eau sombre de ce regard !... J’insiste : « Oui, l’épaulette de la chemise de Rézi... Vous vous souvenez, Renaud ? » Dernier volet de la saga des "Claudine". Claudine vit chez son amie Annie, le temps que Renaud revienne du sanatorium où il est soigné...
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Affiche du document Le démon dans l'âme

Le démon dans l'âme

Théo Varlet

4h40min30

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374 pages. Temps de lecture estimé 4h40min.
Théo Varlet (1878-1938) "Les cigales se taisaient. Le soleil, affleurant le lointain horizon des montagnes bleutées, ruisselait en feu sur la mer, pareille à un lac, dans le cadre des deux promontoires. Sous les pins-parasols, au haut de la pente qui dévale avec ses verdures de cistes, de bruyères et de myrtes jusqu’aux rochers littoraux, les deux amants (époux, d’ailleurs, pour les commodités administratives ; mais ils ignoraient ce détail, ici) allongés sur la toison rousse et feutrée des aiguilles de pin encore chaudes, contemplaient la féerie du couchant. C’était le dernier soir de leurs vacances merveilleuses. Depuis six ans, Étienne Serval et sa femme venaient chaque été sur cette île déserte, incroyablement située à trois lieues au large des côtes provençales, retremper leur idylle aux jouvences de la vie primitive ; et le souvenir de ces quinze jours passés dans la lumière de l’Éden irradiait sur eux comme un sacre. Évasion des tyrannies civilisées ! Loin des toits étouffants, loin des haleines envieuses et mesquines, la vie en liberté, la vie sauvage, allègre d’ignorer les frères-humains et les besoins artificiels... Des hamacs, suspendus aux troncs des pins bercés dans la tiède brise des nuits méditerranéennes ; un feu de « pignes » où faire cuire les produits de la pêche ; au besoin quelques vivres entreposés dans un vieux cabanon sans porte : – et les journées, toutes les journées immenses, depuis l’aube jusqu’à la brune, à vivre en Adam et Ève de ce royaume solitaire, à jouir de toutes les sensations, avec l’ingénuité des sauvages et des enfants, et avec une conscience aiguë de cerveaux civilisés." Face aux murmures inquiétants de 1914, Étienne et Ida mènent une vie d'une apparente sérénité dans le havre de leur mas provençal. Unis par un amour profond, ils sont pourtant à l'aube d'une transformation inéluctable. Tandis que le monde bascule, un "démon dans l'âme" insidieux s'éveille en chacun d'eux, remodelant leurs êtres au gré des tourments extérieurs.
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Affiche du document Une Française en Argentine

Une Française en Argentine

Marguerite Moréno

1h39min00

  • Romans et nouvelles
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132 pages. Temps de lecture estimé 1h39min.
Marguerite Moreno (1871-1948) "Les grosses malles s’entassent dans le camion qui va les emporter à la gare. Le soleil fait briller leurs coins de cuivre polis et bossués ; voici la malle plate qui me suivra dans ma cabine... un sac de cuir jaune... tout y est. Je me sens déjà en voyage, et les pièces me semblent vides maintenant. Des papiers traînent, des clefs pendent aux armoires... Tous ces meubles vont être dispersés... je ne reviendrai plus ici, jamais, jamais... La résolution que j’ai prise de partir m’effraie maintenant qu’il est trop tard pour me dédire, et c’est avec une douleur aiguë que je dis adieu à tout ce qui m’a entourée pendant tant d’années. Je ne sais que faire pour échapper aux souvenirs, à ces souvenirs qui me font fuir mon pays aimé et qui s’acharnent à m’y faire rester... Souvenirs de tendresse et de peine, il faut que je m’en aille pour ne pas mourir de vous. Si je pars, c’est pour regarder un ciel nouveau que des yeux aimés n’ont pas contemplé en même temps que les miens, pour connaître des êtres différents dont la voix n’aura pas l’écho d’une voix chérie... Et au fond de mon âme s’élève l’espoir indistinct encore, d’une vie nouvelle, sur une terre jeune, saine, accueillante... loin des tombes et des lettres jaunies." Au début du XXe siècle, quand l'Argentine s'offre à elle, une Française découvre bien plus qu'un nouveau monde : elle y trouve une part insoupçonnée d'elle-même. Une immersion sensorielle au cœur d'un pays vibrant, vue par les yeux d'une femme en pleine métamorphose.
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Affiche du document La statue de sel et le bonhomme de neige

La statue de sel et le bonhomme de neige

Marguerite Moréno

2h37min30

  • Biographies
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210 pages. Temps de lecture estimé 2h37min.
Marguerite Moreno (1871-1948) "– Ne tourne pas la tête ! m’a crié la prudence. J’ai tout de même tourné la tête : je voulais voir le passé. Je croyais retrouver les bois de printemps que j’ai traversés, leur parfum vert et acide, leurs fleurs fragiles et leurs jeunes oiseaux ; je croyais entendre de nouveau les voix joyeuses qui ont rythmé mes premiers pas dans la vie ; je croyais revoir des visages aimés, des regards fidèles, des sourires tendres... Mauvaise curiosité ! tu ne m’as montré qu’un bois d’automne où j’ai respiré l’odeur des mousses moisies et des fougères mortes, tu ne m’as fait entendre qu’un écho triste, tu n’as rappelé des noms aimés que pour me les montrer gravés sur des tombes ! Mais je ne te maudis pas : tu m’as permis d’évoquer de chères ombres, et de revivre des heures abolies. À cause de toi, j’ai rassemblé des souvenirs et j’ai essayé de tracer de légères images qui portent la ressemblance des visages disparus. Je les ai esquissés tels que je les ai vus, ces visages, en oubliant la renommée, en ignorant l’opinion des autres, en toute humilité. Ils ne fussent d’ailleurs jamais sortis de ma mémoire, si un ami aimé et indulgent, Adolphe Brisson, ne m’avait presque obligée à les exposer ; il a calmé mes scrupules, encouragé mes essais. Adolphe Brisson a connu tous ceux dont je parle, il savait que j’ai dit sur eux la vérité, rien que la vérité... mais peut-être pas toute la vérité !... Elle est si difficile à dire, si difficile même à connaître ! Cette femme nue s’habille si bien !... Que de temps et d’efforts on doit dépenser pour soulever ses derniers voiles ! Il faut être bien sûr de soi pour le tenter. J’ai simplement raconté comment me sont apparus les hommes dont je fus l’interprète ou l’amie (parfois les deux), sans essayer de voir l’autre côté de leur vie, et si le hasard, l’affection ou les confidences m’ont appris ce que je ne savais pas... je l’ai oublié."
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Affiche du document Les mystères de Montréal

Les mystères de Montréal

Auguste Fortier

5h49min30

  • Roman historique
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466 pages. Temps de lecture estimé 5h49min.
Auguste Fortier (1870-1932) "Sur la rive est du Richelieu, à seize milles plus haut que Sorel, s’élève le village de Saint-Denis. Vous voyez de loin le clocher de son église paroissiale et les pignons de ses maisons blanches qui se mirent dans les eaux. Quand vous approchez plus près – si vous êtes en été – vous jouissez d’un coup d’œil magnifique. Sur une étendue qui se déroule sans accident de terrain jusqu’au pied des montagnes de Belœil, vous voyez, autour des maisons, des blés qui jaunissent, des arbres chargés de fruits, ainsi qu’une variété infinie de fleurs. Si vous êtes en automne, vous entendez dans les champs les voix câlines des jeunes filles et les rires francs des gars qui travaillent sous le commandement du père. Il y a un demi-siècle, on y entendit tonner le canon des troupes anglaises, et ces vieux arbres qui vous ombragent portent encore des cicatrices de cette époque de troubles. S’ils pouvaient parler ils vous raconteraient de combien de vaillants défenseurs de la nationalité, de combien d’obscurs martyrs d’un gouvernement despotique, ils ont recueilli le dernier soupir. C’est à cette époque de bouleversement national – 1837 – que commence notre récit. Vers la fin d’août de cette année, François Bourdages, une jeunesse du deuxième rang de Saint-Denis, donnait ce qu’on appelle une grande veillée." Paul Turcotte est un jeune homme dont le passé est lié aux Rébellions des Patriotes de 1837-1838. Ayant participé à ces soulèvements contre le pouvoir colonial britannique, il est contraint de vivre clandestinement, son statut de patriote recherché planant constamment au-dessus de lui. Il devient marin, mais il n'oublie ni sa fiancée Jeanne ni le traitre Charles Gagnon, prêt à tout, qui a vendus les patriotes par jalousie des amours de Paul et Jeanne...
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Affiche du document Pastels

Pastels

Paul Bourget

3h00min45

  • Romans et nouvelles
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241 pages. Temps de lecture estimé 3h1min.
Paul Bourget (1852-1935) "On parle beaucoup de démocratie, par le temps qui court, – ou qui dégringole, comme disait un misanthrope de ma connaissance. Je ne crois pas cependant que nos mœurs soient devenues aussi égalitaires que le répètent les amateurs de formules toutes faites. Je doute, par exemple, qu’une duchesse authentique, – il en reste, – étale aujourd’hui moins de morgue que sa trisaïeule d’il y a cent et quelques années. Le faubourg Saint-Germain, quoi qu’en puissent penser les railleurs, existe encore. Il est seulement un peu plus « noble faubourg » qu’autrefois, par réaction. Parmi les femmes qui le composent, telle qui habite un second étage de la rue de Varenne et qui s’habille tout simplement, comme une bourgeoise, faute d’argent, déploie un orgueil égal à celui de la Grande Mademoiselle à traiter de grimpettes les reines de la mode et du Paris élégant. Cette élégance même dont on proclame la vulgarisation en disant : « aujourd’hui tout le monde s’habille bien, » demeure, elle aussi, un privilège. À quelque point de vue que l’on se place, de fond ou de forme, de principe ou de décor, la prétendue confusion des classes, objet ordinaire des dithyrambes ou de la satire des moralistes, n’apparaît telle qu’à des yeux superficiels. L’aristocratie de titres et celle des mœurs, – elles sont deux, – restent fermées autant, sinon plus, qu’au siècle dernier où un simple talent de causeur permettait à un Rivarol, à un Chamfort, de souper avec les meilleurs des gentilshommes, où le prince de Ligne traitait l’aventurier Casanova, où les grands seigneurs préludaient à la nuit du Quatre Août par d’autres nuits d’une licence impurement égalitaire." Recueil de 10 nouvelles. Paul Bourget, connu pour son approche psychologique et son style réaliste, présente une série de tableaux littéraires. Chaque nouvelle dépeint des situations souvent universelles et offre une réflexion profonde sur la condition humaine, les émotions complexes, les passions et les tourments intérieurs de ses personnages.
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Affiche du document Julie de Carneilhan

Julie de Carneilhan

Colette

2h03min00

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164 pages. Temps de lecture estimé 2h03min.
Colette (1873-1854) "Madame de Carneilhan coupa le gaz, laissa la casserole de porcelaine sur le réchaud. À côté du réchaud elle disposa la tasse Empire, la cuiller suédoise, un pain de seigle roulé dans la serviette turque brodée de soie floche. L’odeur du chocolat chaud lui donna des bâillements nerveux. Aussi bien elle n’avait déjeuné que modérément – une côtelette de porc froid et une tartine beurrée, une demi-livre de groseilles et une tasse de très bon café – sans quitter la confection d’un coussin triangulaire taillé dans un ancienne culotte de cheval, en velours côtelé presque blanc. Une laisse en mailles d’acier très fines, qui avait appartenu, disait Julie de Carneilhan, à un singe – mais son frère assurait que le singe avait appartenu à la laisse – dessinerait, sur l’une des faces du coussin, un C, ou peut-être un J... « Le C est plus facile à coudre, mais le J est plus ornemental. Ça aura de la gueule... » Elle couvrit la casserole fumante, passa un torchon sur la tablette de faïence. Elle remplit d’eau la boîte à lait, referma la poubelle ronde. Ayant assez sacrifié à ses principes de parfaite femme d’intérieur, elle regagna son studio. En passant devant le miroir de l’antichambre, elle rétablit sur son visage une contraction des narines à laquelle elle tenait beaucoup, et qui accentuait, disait-elle, son caractère fauve." À quarante ans, Julie de Carneilhan, divorcée et désargentée, s'accroche aux vestiges d'un passé mondain et à l'amour ambigu qu'elle porte à son ex-mari, Herbert. Alors que celui-ci semble retrouver le bonheur auprès d'une femme plus jeune, Julie se débat entre fierté blessée, jalousie et une lucidité cinglante sur sa propre solitude.
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Affiche du document Feu Mathias Pascal

Feu Mathias Pascal

Luigi Pirandello

3h52min30

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310 pages. Temps de lecture estimé 3h52min.
Luigi Pirandello (1867-1936) "Une des rares choses, peut-être même la seule dont je fusse bien certain, était celle-ci : je m’appelais Mathias Pascal. Et j’en tirais parti. Chaque fois que quelqu’un perdait manifestement le sens commun, au point de venir me trouver pour un conseil, je haussais les épaules, je fermais les yeux à demi et je lui répondais : – Je m’appelle Mathias Pascal. – Merci, mon ami. Cela, je le sais. – Et cela te semble peu de chose ? Cela n’était pas grand-chose, à vrai dire, même à mon avis. Mais j’ignorais alors ce que signifiait le fait de ne pas même savoir cela, c’est-à-dire de ne plus pouvoir répondre, comme auparavant, à l’occasion : – Je m’appelle Mathias Pascal. Il se trouvera bien quelqu’un pour me plaindre (cela coûte si peu) en imaginant l’atroce détresse d’un malheureux auquel il arrive, à un certain moment, de découvrir qu’il n’a ni père ni mère. On pourra alors s’indigner (cela coûte encore moins) de la corruption des mœurs, et des vices, et de la tristesse des temps, qui peuvent occasionner tant de maux à un pauvre innocent. Eh bien ! ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Je pourrais exposer ici, en effet, dans un arbre généalogique, l’origine et la descendance de ma famille et démontrer que j’ai connu non seulement mon père et ma mère, mais encore mes aïeux. Et alors ? Voilà : mon cas est étrange et différent au plus haut point ; si différent et si étrange que je vais le raconter." Mathias Pascal est mort. Du moins, c'est ce que tout le monde croit après la découverte d'un corps méconnaissable... Entre rires amers et désillusions, Pirandello nous entraîne dans une réflexion vertigineuse sur l'identité, le masque social et l'absurdité de la condition humaine.
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Affiche du document Claudine s'en va

Claudine s'en va

Colette

2h28min30

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198 pages. Temps de lecture estimé 2h28min.
Colette (1873-1954) "Il est parti ! Il est parti ! Je le répète, je l’écris, pour savoir que cela est vrai, pour savoir si cela me fera mal. Tant qu’il était là, je ne sentais pas qu’il partirait. Il s’agitait avec précision. Il donnait des ordres nets, il me disait : « Annie, vous n’oublierez pas... » puis, s’interrompant : « Mon Dieu, quelle pauvre figure vous me faites. J’ai plus de chagrin de votre chagrin que de mon départ. » Est-ce que je lui faisais une si pauvre figure ? Je n’avais pas de peine, puisqu’il était encore là. À l’entendre me plaindre ainsi je frissonnais, repliée et craintive, je me demandais : « Est-ce que vraiment je vais avoir autant de chagrin qu’il le dit ? C’est terrible. » À présent, c’est la vérité : il est parti. Je crains de bouger, de respirer, de vivre. Un mari ne devrait pas quitter sa femme, quand c’est ce mari-là, et cette femme-là. Je n’avais pas encore treize ans, qu’il était déjà le maître de ma vie. Un si beau maître ! Un garçon roux, plus blanc qu’un œuf, avec des yeux bleus qui m’éblouissaient. J’attendais ses grandes vacances, chez grand-mère Lajarisse – toute ma famille – et je comptais les jours. Le matin venait enfin où, en entrant dans ma chambre blanche et grise de petite nonne (à cause des cruels étés de là-bas, on blanchit à la chaux, et les murs restent frais et neufs dans l’ombre des persiennes), en entrant, elle disait : « Les fenêtres de la chambre d’Alain sont ouvertes, la cuisinière les a vues en revenant de ville. » Elle m’annonçait cela tranquillement, sans se douter qu’à ces seuls mots je me recroquevillais, menue, sous mes draps, et que je remontais mes genoux jusqu’à mon menton..." Journal d'Annie. Claudine n'est plus le personnage principal. Apparaît Annie : une jeune femme entièrement soumise à son époux Alain. Quand celui-ci part pour un long voyage, Annie est perdue et se retrouve sous la coupe de sa belle-soeur, une femme de caractère, Marthe, mariée à Léon un écrivain sans volonté...
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Manette Salomon

Edmond de Goncourt

7h50min15

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627 pages. Temps de lecture estimé 7h50min.
Edmond de Goncourt (1822-1896) Jules de Goncourt (1830-1870) "On était au commencement de novembre. La dernière sérénité de l’automne, le rayonnement blanc et diffus d’un soleil voilé de vapeurs de pluie et de neige, flottait, en pâle éclaircie, dans un jour d’hiver. Du monde allait dans le Jardin des Plantes, montait au labyrinthe, un monde particulier, mêlé, cosmopolite, composé de toutes les sortes de gens de Paris, de la province et de l’étranger, que rassemble ce rendez-vous populaire. C’était d’abord un groupe classique d’Anglais et d’Anglaises à voiles bruns, à lunettes bleues. Derrière les Anglais, marchait une famille en deuil. Puis suivait, en traînant la jambe, un malade, un voisin du jardin, de quelque rue d’à côté, les pieds dans des pantoufles. Venaient ensuite : un sapeur, avec, sur sa manche, ses deux haches en sautoir surmontées d’une grenade ; – un prince jaune, tout frais habillé de Dusautoy, accompagné d’une espèce d’heiduque à figure de Turc, à dolman d’Albanais ; – un apprenti maçon, un petit gâcheur débarqué du Limousin, portant le feutre mou et la chemise bise. Un peu plus loin, grimpait un interne de la Pitié, en casquette, avec un livre et un cahier de notes sous le bras. Et presque à côté de lui, sur la même ligne, un ouvrier en redingote, revenant d’enterrer un camarade au Montparnasse, avait encore, de l’enterrement, trois fleurs d’immortelle à la boutonnière. Un père, à rudes moustaches grises, regardait courir devant lui un bel enfant, en robe russe de velours bleu, à boutons d’argent, à manches de toile blanche, au cou duquel battait un collier d’ambre." "Manette Salomon" est un portrait riche et détaillé de la vie artistique, un drame psychologique et une exploration intemporelle de l'ambition, de la passion et des sacrifices faits au nom de l'amour et de l'art. Découvrez ce joyau oublié qui capture avec vivacité l'esprit d'une époque et les éternelles luttes du cœur humain.
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Isis

Auguste de Villiers de l'Isle-Adam

2h11min15

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175 pages. Temps de lecture estimé 2h11min.
Auguste de Villiers de l'Isle-Adam (1838-1889) "Il y avait eu soirée au palais Pitti. La duchesse d’Esperia, belle dame de la plus gracieuse distinction, avait présenté à tout Florence le comte de Strally-d’Anthas. Il annonçait de dix-huit à vingt ans au plus. Il voyageait et venait d’Allemagne. Sa mère était de l’une des plus illustres maisons d’Italie ; on le savait. Il se trouvait donc allié aux plus hautes noblesses du pays ; la duchesse était même un peu sa cousine ; qu’il fût présenté par elle, ne souffrait aucune difficulté. Le prince Forsiani, nommé, depuis la veille, ambassadeur de Toscane en Sicile, avait paru s’intéresser à lui. C’était un vieux courtisan, fin et froid, mais solidement estimé de tous. Dans la mesure de l’indifférence du monde, il était assez aimé. Le jeune homme, après les respectueuses formules d’usage, s’était assis devant une table d’échecs, vis-à-vis de lord Seymour, et le cercle d’amateurs et d’ennuyés marquants avait environné cette partie. On dansait dans les autres salons. Des demi-paroles furent échangées touchant la conduite de ce jeune Allemand, qui jouait, au lieu de danser, selon son âge. Divers courants d’idées remuèrent bientôt, dans le vague, autour du prince Forsiani, de la duchesse et de M. de Strally, dont la belle physionomie fut commentée. Ce qui fit sensation, ce fut la présentation du jeune homme au nonce-légat (qui daigna survenir vers les onze heures) par le duc d’Esperia lui-même." Le jeune prince Wihelm de Strally-d'Anthas, à Florence, fait la connaissance de l'énigmatique Tullia Fabriana... A l'origine, "Isis" devait paraître en plusieurs volumes. Mais Auguste de Villiers de l'Isle-Adam n'en a écrit que le premier.
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La marquise de Sade

Rachilde

4h40min30

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374 pages. Temps de lecture estimé 4h40min.
Rachilde (1860-1953) "La petite fille se faisait tirer par le bras, car la chaleur de ce mois de juillet était vraiment suffocante. Elle voyait, de loin en loin, des places très désirables dans les fossés de la route, des places où une petite fille comme elle eût trouvé autant d’ombre et autant d’herbe qu’elle en pouvait souhaiter. Mais la cousine Tulotte marchait à grands pas, sans ombrelle, tirant toujours, ne soufflant jamais, insensible aux rayons brûlants du soleil. – Tulotte ! déclara tout d’un coup la petite, j’ai trop chaud, je ne veux plus... – Allons donc ! cria mademoiselle Tulotte, est-ce qu’une fille de militaire doit reculer ? Nous avons fait la moitié du chemin. Ta mère n’est pas contente quand tu restes à la maison. Il te faut de l’exercice, tu deviendrais bossue si on t’écoutait. Ah ! tu es une fameuse momie ! L’idée fixe de la cousine Tulotte était que les enfants deviennent bossus lorsqu’ils annoncent des goûts sédentaires. Elle avait la plus triste opinion de cette petite Mary qui demeurait des journées entières à rêver dans les coins noirs, la chatte de la cuisinière sur les bras, berçant la bête avec un refrain monotone et pensant on ne savait quoi de mauvais. Mary s’arrêta prise de colère. – Non, je ne veux plus ! répéta-t-elle en enfonçant ses ongles dans le poignet de la cousine. Celle-ci fit un haut-le-corps d’indignation. – La voilà qui me griffe, à présent !... fit-elle, et, si elle n’avait pas tenu de l’autre main une boîte au lait, elle eût vigoureusement corrigé l’irrascible créature. – Je le dirai à ton père ! s’écria la cousine Tulotte." Mary grandit, comme tous les enfants de militaire, au fil des garnisons. Son père est colonel du 8e hussard et sa mère une femme effacée et maladive. Un jour, elle assiste à la mort d'un boeuf dans un abattoir. Cette vision va la marquer...
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Claudine en ménage

Colette

2h57min45

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237 pages. Temps de lecture estimé 2h58min.
Colette (1873-1954) "Sûrement, il y a dans notre ménage quelque chose qui ne va pas. Renaud n’en sait rien encore ; comment le saurait-il ? Depuis six semaines nous sommes de retour. Fini, ce vagabondage de flemme et de fièvre qui, durant quinze mois, nous mena, trôleurs, de la rue de Bassano à Montigny, de Montigny à Bayreuth, de Bayreuth à un village badois, que je crus d’abord, à la grande joie de Renaud, s’appeler « Forellen-Fischerei » parce qu’une affiche énorme proclame, au-dessus de la rivière, qu’on y pêche des truites, et parce que je ne sais pas l’allemand. L’hiver dernier, hostile et serrée au bras de Renaud, j’ai vu la Méditerranée qu’un vent froid rebrousse et qu’éclaire un soleil pointu. Trop d’ombrelles, trop de chapeaux et de figures m’ont gâté ce Midi truqué, et surtout la rencontre inévitable d’un ami, de dix amis de Renaud, de familles qu’il fournit de billets de faveur, de dames chez qui il dîna. Cet affreux homme se fait aimable à tous, surtout en frais pour ceux qu’il connaît le moins, car les autres, les vrais amis, explique-t-il avec une douceur impudente, ce n’est pas la peine de s’exterminer le tempérament pour leur plaire, on est sûr d’eux... Ma simplicité inquiète n’a jamais pu comprendre ces hivers de la Côte d’Azur où les robes de dentelle frissonnent sous des collets de zibeline !" Suite de "Claudine à l'école" et "Claudine à Paris" Amoureuse de Renaud, Claudine l'épouse bien qu'il soit plus âgé qu'elle...
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L'île tombée du ciel

H. J. Magog

3h24min00

  • SF et fantasy
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272 pages. Temps de lecture estimé 3h24min.
H. J. Magog (1877-1947) "C’était cependant un beau jour. Un clair soleil printanier brillait très haut dans le ciel, d’une pureté merveilleuse ; et les rares flocons blancs qu’on apercevait demeuraient immobiles, suspendus dans l’espace comme par d’invisibles fils. Mais la foule, qui emplissait les rues et les avenues de tourbillons capricieux, était muette et sinistre. Elle allait sans but, piétinant parfois sur place, désemparée. L’angoisse convulsait les visages. Instinctivement, les têtes se relevaient sans cesse, interrogeant le ciel, comme si son azur eût renfermé quelque menace. Et c’était terrifiant et bizarre de voir frissonner tant de gens sous ce firmament ensoleillé. Aux environs de l’Observatoire, dans l’avenue, le Luxembourg et le boulevard Saint-Michel, la foule se pressait davantage. Contre les grilles et dans les deux tronçons de la rue Cassini, ses vagues s’écrasaient ; une sourde rumeur courait au-dessus des têtes anxieuses, toutes tendues dans la même direction. Une feuille de papier, collée à l’angle de la loge du concierge, était le but de tant de regards. Les plus proches la déchiffraient et, de bouche en bouche, on se passait les nouvelles. – L’astre continue sa marche conformément aux calculs des astronomes." Un phénomène céleste inhabituel attire l'attention : un astre inconnu apparaît dans le ciel, grossissant de jour en jour et menaçant la Terre d'extinction. Un astronome particulièrement perspicace y observe des formations topographiques distinctes, suggérant la présence de montagnes, de mers et même de continents. Intrigué et défiant les sceptiques, un équipage est rassemblé pour une mission suicidaire...
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Château en Limousin

Marcelle Tinayre

3h08min15

  • Roman historique
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251 pages. Temps de lecture estimé 3h08min.
Marcelle Tinayre (1870-1948) "La voiture, attelée en poste, descendit la pente d’un chemin creux. La pluie d’orage avait comblé les ornières, et l’eau boueuse qui giclait sous les roues criblait de taches la capote rabattue du briska. Enfoncé dans son manteau à pèlerine, le postillon retenait péniblement ses chevaux. Ce jour de plein été – 15 août 1839 – était brumeux et blanc, avec l’odeur automnale qui sort des bruyères mouillées. Toute l’humidité du pays corrézien, où le sol granitique fait sourdre tant de fontaines, semblait s’exhaler en vapeurs moites dans l’étroit vallon du Glandier. Au fond du briska, deux femmes étaient assises, coiffées de larges capotes qui masquaient leur profil. La plus âgée, Mme Joseph Pontier, quadragénaire au nez busqué, aux vifs yeux bruns, se consolait du silence de sa voisine en caressant un affreux petit chien jaunâtre, de l’espèce levrette, blotti dans son vaste giron. La plus jeune, hier Mlle Cappelle, aujourd’hui Mme Charles Lafarge, brune pâle aux grands yeux fiévreux, aux bandeaux noirs mi-cachés par le voile de gaze tombant de son chapeau cabriolet, était recrue de fatigue et de tristesse, à la dernière étape d’un dur voyage de trois jours, qui était, ô dérision ! son voyage de noces. En face d’elle, se tenait son mari, Charles Pouch-Lafarge, maître de forges au Glandier et maire de Beyssac, épais garçon de vingt-huit ans, d’une laideur camuse, éclairée de belles dents quand il riait de son gros rire. Mais il ne riait pas en approchant de sa maison, le « château » du Glandier, où sa mère et sa sœur attendaient la nouvelle épouse. Son air soucieux n’était pas l’air qui convient à un homme heureux, dans les premiers jours de la lune de miel. Il paraissait embarrassé et préoccupé." 1839. Marie Cappelle rêve du grand amour. Il est temps qu'elle se marie... Grâce à son oncle le baron Garat, gouverneur de la Banque de France, elle fait connaissance de Charles Lafarge, maître des forges et maire de Beyssac (Corrèze). Le mariage est décidé.. À travers le prisme de ce "Château en Limousin", Marcelle Tinayre explore les complexités de l'affaire Lafarge, une affaire criminelle retentissante à l'époque. Elle dresse le portrait d'une femme énigmatique face à une société patriarcale et à une justice en quête de vérité.
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Ingénue

Alexandre Dumas

10h38min15

  • Roman historique
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851 pages. Temps de lecture estimé 10h38min.
Alexandre Dumas (1802-1870) "Si le lecteur veut bien nous suivre avec cette confiance que nous nous flattons de lui avoir inspirée, depuis vingt ans que nous lui servons de guide à travers les mille détours du labyrinthe historique que, Dédale moderne, nous avons entrepris d’élever, nous allons l’introduire dans le jardin du Palais-Royal pendant la matinée du 24 août 1788. Mais, avant de nous hasarder sous l’ombre de ce peu d’arbres que la cognée de la spéculation a respectés, disons un mot du Palais-Royal. En effet, le Palais-Royal – qui, à cette époque où nous levons le rideau sur notre premier drame révolutionnaire, est en train de subir, grâce à son nouveau propriétaire, le duc de Chartres, devenu duc d’Orléans depuis le 18 novembre 1785, une transformation considérable – mérite, par l’importance des scènes qui vont se passer dans son enceinte, que nous racontions les différentes phases qu’il a parcourues. Ce fut en 1629 que Jacques Lemercier, architecte de Son Éminence le cardinal-duc, commença de bâtir, sur l’emplacement des hôtels d’Armagnac et de Rambouillet, l’habitation qui prit d’abord modestement le titre d’hôtel de Richelieu ; puis, comme, à cette puissance qui s’agrandissait de jour en jour, il fallait une demeure digne d’elle, on vit, peu à peu, devant cet homme dont la destinée était de faire brèche à toutes les murailles, s’écrouler le vieux mur d’enceinte de Charles V ; en s’écroulant, le mur combla le fossé, et la flatterie put entrer de plain-pied au Palais-Cardinal." À la veille de la Révolution Française, dans un Paris vibrant et insouciant, deux futures figures emblématiques, Danton et Marat, nouent une amitié inattendue. Au cœur de leurs rencontres et de leurs idéaux naissants, se dévoile l'histoire attachante et pleine de fraîcheur d'Ingénue, fille de l'écrivain Rétif de la Bretonne, jeune femme dont le charme et la simplicité pourraient bien bouleverser plus d'une certitude dans ce monde en pleine mutation.
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Les fantômes d'Ardentes

François Poncetton

3h46min30

  • Romans policiers, polars, thrillers
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302 pages. Temps de lecture estimé 3h46min.
François Poncetto (1877-1950) "Je ne puis pas dire que Siclamor m’ait encouragé à écrire le récit. Siclamor prétend que toute histoire écrite est un thème d’erreurs et le plus souvent volontaires. C’est une opinion de chartiste. Moi, qui ne suis que médecin, j’imagine que cette confusion calmera l’épouvante qui me reprend par accès, au crépuscule ; le papier est un bon rempart contre les mauvais génies. C’est au crépuscule aussi que cette épouvante a commencé. J’ai tort de dire « épouvante ». Au début, ce fut une petite surprise, puis une petite inquiétude, puis une grande inquiétude. Après commença à germer un fruit amer... déjà la crainte... ensuite l’angoisse... enfin l’épouvante. Et maintenant, maintenant, je ne sais... peut-être un regret. Qui sait ? L’esprit de l’homme, quand il a été hanté par certains rêves, plie sous l’ennui. Il y a des vues, soudain ouvertes, soudain refermées sur les mystères qui laissent une sorte de nostalgie... Donc, nous étions là, chez moi, mon vieil ami Jean Rorqual de Siclamor, André Vandoise et moi, attentifs à boire du porto et à échanger des paradoxes en attendant l’heure bénie du dîner. Quand je dis mon vieil ami en parlant de Siclamor, il faut préciser : il a dix ans de moins que moi, soit trente-quatre ans. Vandoise aussi. Mais je les ai soignés tous les deux quand ils furent évacués des Éparges, en chair à pâté. Cela laisse des souvenirs. Ils se montrent reconnaissants de mes bons soins, encore qu’insolents depuis qu’ils ont retrouvé leur bonne santé. Et moi, dès que j’ai du loisir, je les aime avec un attendrissement de poule qui a couvé des canards. Siclamor est chartiste, je l’ai dit. Il a cent mille francs de rente, ou plus, et c’est un drôle de type. Il faudra que je reparle de lui. Vandoise est peintre. Sa peinture étonne les contemporains, dont moi. Mais c’est le meilleur garçon du monde. Il est riche, lui aussi, Dieu merci. Il n’y a que moi qui ai de la peine à boucler mon budget. Tant pis. Mais là n’est pas l’affaire." Bernard, médecin parisien, passe la soirée avec ses deux meilleurs amis : Siclamor et Vandoise. Le téléphone sonne... C'est le docteur Harbajan, comme un frère pour Bernard, qui lui demande de venir le plus vite possible à Ardentes, avec Siclamor. Arrivés à destination, ils apprennent qu'Arbajan a disparu...
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L'insurgé

Jules Vallès

4h36min00

  • Biographies
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368 pages. Temps de lecture estimé 4h36min.
Jules Vallès (1832-1885) "C’est peut-être vrai que je suis un lâche, ainsi que l’ont dit sous l’Odéon les bonnets rouges et les talons noirs. Voilà des semaines que je suis pion, et je ne ressens ni un chagrin ni une douleur ; je ne suis pas irrité et je n’ai point honte. J’avais insulté les fayots de collège ; il paraît que les haricots sont meilleurs dans ce pays-ci, car j’en avale des platées et je lèche et relèche l’assiette. En plein silence de réfectoire, l’autre jour, j’ai crié, comme jadis, chez Richefeu : – Garçon, encore une portion ! Tout le monde s’est retourné, et l’on a ri. J’ai ri aussi – je suis en train de gagner l’insouciance des galériens, le cynisme des prisonniers, de me faire à mon bagne, de noyer mon cœur dans une chopine d’abondance – je vais aimer mon auge ! J’ai eu faim si longtemps ! J’ai si souvent serré mes côtes, pour étouffer cette faim qui grognait et mordait mes entrailles, j’ai tant de fois brossé mon ventre sans faire reluire l’espoir d’un dîner, que je trouve une volupté d’ours couché dans une treille à pommader de sauce chaude mes boyaux secs. C’est presque la joie d’une blessure guérie à chatouiller. Toujours est-il que je n’ai plus le teint verdâtre et l’œil creux ; il traîne souvent de l’œuf dans ma barbe. Je ne la peignais pas autrefois, cette barbe ; mes doigts la fourrageaient et la maltraitaient, lorsque je songeais à mon impuissance et à ma misère." Troisième volet de la trilogie "Jacques Vingtras".
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Le bachelier

Jules Vallès

5h54min00

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472 pages. Temps de lecture estimé 5h54min.
Jules Vallès (1832-1885) J’ai de l’éducation. « Vous voilà armé pour la lutte – a fait mon professeur en me disant adieu. – Qui triomphe au collège entre en vainqueur dans la carrière. » Quelle carrière ? Un ancien camarade de mon père, qui passait à Nantes, et est venu lui rendre visite, lui a raconté qu’un de leurs condisciples d’autrefois, un de ceux qui avaient eu tous les prix, avait été trouvé mort, fracassé et sanglant, au fond d’une carrière de pierre, où il s’était jeté après être resté trois jours sans pain. Ce n’est pas dans cette carrière qu’il faut entrer ; je ne pense pas ; il ne faut pas y entrer la tête la première, en tout cas. Entrer dans la carrière veut dire : s’avancer dans le chemin de la vie ; se mettre, comme Hercule, dans le carrefour. Comme Hercule dans le carrefour. Je n’ai pas oublié ma mythologie. Allons ! c’est déjà quelque chose. Pendant qu’on attelait les chevaux, le proviseur est arrivé pour me serrer la main comme à un de ses plus chers alumni. Il a dit alumni. Troublé par l’idée du départ, je n’ai pas compris tout de suite. M. Ribal, le professeur de troisième, m’a poussé le coude. « Alumn-us, alumn-i », m’a-t-il soufflé tout bas en appuyant sur le génitif et en ayant l’air de remettre la boucle de son pantalon. « J’y suis ! Alumnus.... cela veut dire élève, c’est vrai. » Deuxième volet de la trilogie "Jacques Vingtras".
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L'enfant

Jules Vallès

5h20min15

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427 pages. Temps de lecture estimé 5h20min.
Jules Vallès (1832-1885) Ai-je été nourri par ma mère ? Est-ce une paysanne qui m’a donné son lait ? Je n’en sais rien. Quel que soit le sein que j’ai mordu, je ne me rappelle pas une caresse du temps où j’étais tout petit ; je n’ai pas été dorloté, tapoté, baisoté ; j’ai été beaucoup fouetté. Ma mère dit qu’il ne faut pas gâter les enfants, et elle me fouette tous les matins ; quand elle n’a pas le temps le matin, c’est pour midi, rarement plus tard que quatre heures. Mademoiselle Balandreau m’y met du suif. C’est une bonne vieille fille de cinquante ans. Elle demeure au-dessous de nous. D’abord elle était contente : comme elle n’a pas d’horloge, ça lui donnait l’heure. « Vlin ! Vlan ! Zon ! Zon ! – voilà le petit Chose qu’on fouette ; il est temps de faire mon café au lait. » Mais un jour que j’avais levé mon pan, parce que ça me cuisait trop, et que je prenais l’air entre deux portes, elle m’a vu ; mon derrière lui a fait pitié. Elle voulait d’abord le montrer à tout le monde, ameuter les voisins autour ; mais elle a pensé que ce n’était pas le moyen de le sauver, et elle a inventé autre chose. Lorsqu’elle entend ma mère me dire : « Jacques, je vais te fouetter ! – Madame Vingtras, ne vous donnez pas la peine, je vais faire ça pour vous. – Oh ! chère demoiselle, vous êtes trop bonne ! » Mademoiselle Balandreau m’emmène ; mais au lieu de me fouetter, elle frappe dans ses mains ; moi, je crie. Ma mère remercie, le soir, sa remplaçante. Premier volet de la trilogie "Jacques Vingtras". Jacques Vingtras est le fils d'un professeur de collège et d'une paysanne. Ses parents le battent souvent, surtout sa mère, pour son bien. Du Puy à Nantes, en passant par Saint-Etienne, il subit... C'est à Paris, où il a été envoyé (on pourrait dire "exilé") par ses parents, qu'il commence à apprendre ce qu'est la liberté...
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Légendes canaques

Georges Baudoux

3h18min45

  • Contes et Légendes
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265 pages. Temps de lecture estimé 3h19min.
Georges Baudoux (1870-1949) "Depuis deux récoltes d’ignames(1), la grande tribu de Gomen et les villages ses vassaux vivaient en bonne intelligence avec les tribus de Panlutch, Témala et Voh. C’était la paix florissante, mais la paix armée, la paix sans sincérité, toute de méfiances mutuelles ; de part et d’autre on se connaissait, on savait à quoi s’en tenir. Les Canaques de Gomen profitaient de cette trêve, – cela ne durait jamais longtemps – pour faire de grandes cultures, changer de terrains, ainsi que cela se pratiquait toujours après plusieurs récoltes au même endroit. Ils irriguaient ces plantations par de longues et capricieuses conduites d’eau empruntées aux creeks et aux rivières de la région. Avec des bois durs imputrescibles coupés dans les forêts sombres des montagnes, de la peau de niaouli bien blanche, de la paille peignée soigneusement, des joncs, des lianes rouges qui se durcissaient avec le temps, des liens de gaïacs, de bouraos et de banians, ils construisaient de hautes cases coniques, pointues comme les cimes des sapins. Quand elles étaient finies, ces cases, parachevées par le long tabou de bois rouge, sculpté, orné de gros coquillages et d’écharpes flottantes en écorces d’arbres ; quand ce tabou, ainsi qu’une flèche, s’élançait au-dessus de chacune d’elles, les cases étaient aussi hautes que les cocotiers ; toute la tribu en était fière." Georges Baudoux, écrivait en 1928 : "Les indigènes calédoniens tiennent secrètes leurs vieilles coutumes et leurs légendes : c’est leur vie sauvage qu’ils veulent garder impénétrable. Les hommes blancs, ce sont les conquérants, les envahisseurs par la force, les dominateurs par le nombre ; il faut les subir mais résister quand même à leur civilisation, conserver intactes les mœurs et les traditions venues des ancêtres." Recueil de 5 histoires : "Kaavo" - "Flirt canaque" - "Le Tayo gras" - "Ce vieux Tchiao" - "Le dugong".
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Le sosie du président

H. J. Magog

4h00min00

  • Romans et nouvelles
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320 pages. Temps de lecture estimé 4h00min.
H. J. Magog (1877-1947) "Ce taxi flânait. Cela ne voulait pas dire que le monsieur préoccupé, qui avançait hors de la portière un grand nez impatient, ne fût point pressé. C’était plutôt que le chauffeur cherchait la porte devant laquelle il devait s’arrêter. Roulant aussi doucement qu’un express aux abords des butoirs, il inspectait les façades des hauts immeubles récemment poussés dans le Faubourg Saint-Jacques. Et les deux grands yeux gris du client rasé cherchaient aussi. – Stop ! C’est ici, cria-t-il soudain. Ouvrant la portière avec une brusquerie qui n’indiquait certes pas un irrésolu, il sauta sur le trottoir. Il tenait une petite valise à la main. Grand et demeuré mince, souple et vigoureux, s’il avait dépassé la trentaine ce ne pouvait être que de bien peu d’années. Élégant, avec une certaine fantaisie – rien de la gravure de mode – il avait le regard vif et facilement ironique, les cheveux blonds rejetés en arrière et un air grave, qui pouvait fort bien être celui d’un pince-sans-rire. Levant le nez, il inspecta d’abord une plaque de marbre noir, qui ornait l’entrée d’une importante construction neuve, et présentait, en lettres d’or, cette inscription : INSTITUT DE CALLITHÉRAPIE Culture physique – Massages – Soins du visage – Modelage – Rajeunissement – Personnel spécialisé et diplômé – Prix modérés – Discrétion" Fred Lovely est un comédien exigeant. Pour un spectacle, il veut absolument être la réplique exacte du président de l'état du San-Piquillo : Santos Mirador. Aussi il se rend à l'Institut fréquenté par celui-ci sans savoir que ce jour-là, Mirador y a rendez-vous pour entretenir sa "jeunesse"...
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Affiche du document Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran

Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran

Alfred Assolant

5h48min00

  • Roman historique
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464 pages. Temps de lecture estimé 5h48min.
Alfred Assolant (1827-1886) "Ce jour-là, – le 29 septembre 1856, – vers trois heures de l’après-midi, l’Académie des sciences de Lyon était en séance et dormait unanimement. Il faut dire, pour l’excuse de messieurs les académiciens, qu’on leur lisait depuis midi le Résumé succinct des travaux du célèbre docteur Maurice Schwartz, de Schwartzhausen, sur l’empreinte que laisse dans la poussière la patte gauche d’une araignée qui n’a pas déjeuné. Du reste, aucun des dormeurs ne s’était rendu sans combat. L’un, avant d’appuyer ses coudes sur la table et sa tête sur ses coudes, avait essayé d’esquisser à la plume le profil d’un sénateur romain, mais le sommeil l’avait surpris au moment où sa main savante traçait les plis de la toge ; un autre avait construit un vaisseau de ligne avec une feuille de papier blanc, et le doux ronflement qu’il faisait entendre semblait un vent léger destiné à enfler les voiles du navire. Le président seul, penché en arrière et appuyé sur le dossier de son fauteuil, dormait avec dignité, et, – la main sur la sonnette, comme un soldat sous les armes, – gardait une attitude imposante. Pendant ce temps, le flot coulait toujours, et M. le docteur Maurice Schwartz, de Schwartzhausen, se perdait en considérations infinies sur l’origine et les conséquences probables de ses découvertes. Tout à coup l’horloge sonna trois coups et tout le monde s’éveilla. Alors le président prit la parole..." Un jeune et intrépide aventurier malouin, le capitaine Corcoran part aux Indes afin de retrouver le premier livre sacré des Hindous. Il est accompagné de sa fidèle Louison... une tigresse de Java...
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La vagabonde

Colette

3h08min15

  • Classiques
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251 pages. Temps de lecture estimé 3h08min.
Colette (1873-1954) "Dix heures et demie... Encore une fois, je suis prête trop tôt. Mon camarade Brague, qui aida mes débuts dans la pantomime, me le reproche souvent en termes imagés : – Sacrée graine d’amateur, va ! T’as toujours le feu quelque part. Si on t’écoutait, on ferait son fond de teint à sept heures et demie, en brifant les hors-d’œuvre... Trois ans de music-hall et de théâtre ne m’ont pas changée, je suis toujours prête trop tôt. Dix heures trente-cinq... Si je n’ouvre ce livre, lu et relu, qui traîne sur la tablette à fards, ou le Paris-Sport que l’habilleuse, tout à l’heure, pointait du bout de mon crayon à sourcils, je vais me trouver seule avec moi-même, en face de cette conseillère maquillée qui me regarde, de l’autre côté de la glace, avec de profonds yeux aux paupières frottées d’une pâte grasse et violâtre. Elle a des pommettes vives, de la même couleur que les phlox des jardins, des lèvres d’un rouge noir, brillantes et comme vernies... Elle me regarde longtemps, et je sais qu’elle va parler... Elle va me dire : – Est-ce toi qui es là ?... Là, toute seule, dans cette cage aux murs blancs que des mains oisives, impatientes, prisonnières, ont écorchés d’initiales entrelacées, brodées de figures indécentes et naïves ? Sur ces murs de plâtre, des ongles rougis, comme les tiens, ont écrit l’appel inconscient des abandonnés... Derrière toi, une main féminine a gravé : Marie... et la fin du nom s’élance en parafe ardent, qui monte comme un cri... Est-ce toi qui es là, toute seule, sous ce plafond bourdonnant que les pieds des danseurs émeuvent comme le plancher d’un moulin actif ?... Pourquoi es-tu là, toute seule ? et pourquoi pas ailleurs ?..." Renée Néré, femme d'une trentaine d'années, a choisi de rompre avec son passé et de gagner sa vie comme mime et danseuse dans les music-halls. Dans un monde de paillettes et d'éphémère, elle découvre une indépendance nouvelle, un espace où son corps et son talent sont sa seule richesse. Mais cette liberté fragile est mise à l'épreuve par la rencontre de Max Dufferein-Chautel, un homme séduisant qui lui offre une autre forme d'existence.
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Noëls flamands

Camille Lemonnier

4h42min00

  • Contes et Légendes
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376 pages. Temps de lecture estimé 4h42min.
Camille Lemonnier (1844-1913) "– Nous voici au plus beau jour de l’année, Nelle, dit joyeusement un homme d’une soixantaine d’années, grand et solide, à une bonne femme fraîche et proprette qui descendait l’échelle du bateau, des copeaux dans les mains. – Oui, Tobias, répondit la femme, c’est un beau jour pour les bateliers. – Vous souvenez-vous, Nelle, du premier Saint-Nicolas que nous avons fêté ensemble après notre mariage ? – Oui, Tobias, il y aura bientôt quarante ans. – Le patron Hendrik Shippe descendit dans le bateau et me dit : « Tobias, mon garçon, puisque vous avez amené une femme dans votre bateau, il faudra fêter convenablement notre révéré saint. » Et il me mit dans la main une pièce de cinq francs. Alors je dis au patron : « Mynheer Shippe, je suis plus content de vos cinq francs que si j’avais une couronne sur la tête. » Puis je sortis sans rien dire à ma chère Nelle, je passai la planche et j’allai dans le village acheter de la crème, des œufs, de la farine, des pommes et du café. Qui fut bien contente quand je rentrai avec toutes ces bonnes choses et que je les mis sur la table, l’une à côté de l’autre, tandis que le feu brûlait gaîment dans le poêle ? Qui fut contente ? Dites-le un peu vous-même, Nelle." Recueil de 9 contes : "La Saint-Nicolas du batelier" - "Fleur-de-Blé" - "Les bons amis" - "Sainte Catherine au moulin" - "Un mariage en Brabant" - "La Noël du petit joueur de violon" - "La Sainte Catherine" - "Les dettes du major" - "Le thé de ma tante Michel".
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La canne de M. de Balzac

Delphine de Girardin

2h36min45

  • SF et fantasy
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209 pages. Temps de lecture estimé 2h37min.
Delphine de Girardin (1804-1855) "Il est un malheur que personne ne plaint, un danger que personne ne craint, un fléau que personne n’évite ; ce fléau, à dire vrai, n’est contagieux que d’une manière, par l’hérédité, – et encore n’est-il que d’une succession bien incertaine ; – n’importe, c’est un fléau, une fatalité qui vous poursuit toujours, à toute heure de votre vie, un obstacle à toute chose ; – non pas un obstacle que vous rencontrez, – c’est bien plus ! C’est un obstacle que vous portez avec vous, un bonheur ridicule que les niais vous envient, une faveur des dieux qui fait de vous un paria chez les hommes, ou – pour parler plus simplement – un don de la nature qui fait de vous un sot dans la société. Enfin, ce malheur, ce danger, ce fléau, cet obstacle, ce ridicule, c’est – Gageons que vous ne devinez pas... et cependant, quand vous le saurez, vous direz : C’est vrai ! – Quand on vous aura démontré les inconvénients de cet avantage, vous direz : Je ne l’envie plus ! – Ce malheur donc, c’est le malheur d’être beau. Remarquez bien ici la différence du genre. Nous disons : LE BONHEUR D’ÊTRE BELLE. LE MALHEUR D’ÊTRE BEAU. Nous l’allons montrer tout à l’heure." Tancrède Dorimont a le malheur d'être beau ! Il souffre de son apparence car elle attire une attention superficielle qui l'empêche d'être pris au sérieux et de trouver une situation...
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Le maître du Simoun

Jean D'Agraives

3h06min45

  • Romans et nouvelles
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249 pages. Temps de lecture estimé 3h7min.
Jean d'Agraives (1892-1951) « Ma foi, chevalier, s’écria M. de Saint-Mars qui commandait, au nom du Roi, le fort et l’île Sainte-Marguerite, je vous envie d’être marin. Comme j’aurais aimé, pour ma part, cette belle vie d’aventures sous le ciel et le vent du large, moi que Sa Majesté contraint au rôle ingrat de geôlier. » C’était vers la fin du printemps de l’année 1664. Le gouverneur, gardien rigide du mystérieux Masque de Fer, avait reçu à déjeuner son cousin Louis de Frécourt, second de la flûte La Licorne, un jeune officier d’avenir, gentilhomme de bonne race et fort élégamment tourné. « En ce cas, répondit Frécourt, ce n’est pas moi qu’il faut envier. Des aventures !... Depuis six ans, déjà, que je sillonne les mers à la poursuite des pirates, je n’en ai pas rencontré une seule. À peine ai-je essuyé, de vrai, quelques tempêtes sans méchanceté. Mais je ne me suis guère battu, car l’ennemi, comme par un fait exprès, m’a toujours faussé compagnie. « Je mène à bord de ma Licorne l’existence d’un plumitif. Est-il donc écrit – comme disent les fidèles de Mahomet – que jamais hasard romanesque ne viendra mettre quelque imprévu dans la platitude de ma vie ? » Et le ton de l’officier était si comiquement navré que les traits rudes de son parent se détendirent dans un sourire. « Bah ! fit-il, vous le verrez bien. Les aventures viendront, peut-être lorsque vous y penserez le moins et plus tôt que vous ne croyez... » Louis de Frécourt, jeune officier de marine, se retrouve pris dans un tourbillon d'intrigues où se mêlent corsaires redoutables, chefs locaux et le terrifiant "Maître du Simoun". Qui est cet homme mystérieux, capable de soulever les sables du désert et de semer la terreur ?
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Judex

Arthur Bernède

7h44min15

  • Romans policiers, polars, thrillers
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619 pages. Temps de lecture estimé 7h44min.
Arthur Bernède (1871-1937) "Sur les bords de la Seine, entre Mantes et Bonnières, presque en face du château des Sablons, dont la silhouette imposante se dessine somptueusement au milieu des frondaisons d’un parc immense, un chemineau, au visage ravagé par la fatigue et la misère, examinait d’un air sombre un vieux moulin, jeté sur un des bras du fleuve et qui, depuis longtemps abandonné, disparaissait aux trois quarts sous un inextricable fouillis de vigne vierge et de lierre. Bientôt, un sanglot douloureux secoua la poitrine du vagabond. – Dire que tout cela a été à moi ! s’écria-t-il. Ma pauvre femme !... mon fils... tout mon passé... tout mon bonheur ! Mieux vaudrait en finir tout de suite... Mais je n’ai pas le droit de me tuer. J’ai mon fils à sauver... Mon fils !... Allons, courage !... Il le faut... Oui, courage !!! Après avoir enveloppé d’un regard noyé de larmes ce coin agreste qui éveillait en lui de si poignants souvenirs, l’inconnu traversa la route, s’arrêta devant une grille monumentale dont les dorures étincelaient sous les rayons d’un clair soleil de juin et se mit à contempler, à travers les barreaux, avec une sorte d’avidité farouche, les allées aux cailloux fins, les pelouses émaillées de fleurs rares, les belles statues toutes blanches, et la demeure vraiment princière devant laquelle, dans un vaste bassin de marbre, des cygnes nageaient majestueusement, parmi le jaillissement svelte et continu d’un jet d’eau digne du palais de Versailles." Favraux est un banquier sans scrupules qui a bâti sa richesse avec des moyens extrêmement malhonnêtes, réduisant à néant ses adversaires. Un jour, Il reçoit un ultimatum d'un mystérieux Judex qui lui ordonne de donner la moitié de sa fortune à l'Assistance publique sinon...
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L'île de feu

Alexandre Dumas

6h40min30

  • Romans et nouvelles
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534 pages. Temps de lecture estimé 6h40min.
Alexandre Dumas (1802-1870) "Un soir de novembre 1847, un de ces ouragans terribles qui sont particuliers aux mers de l’Inde et qui désolent d’ordinaire l’île de Java au retour des moussons, s’abattit sur la ville de Batavia. Le vent, qui pendant la journée n’avait été que vif, commença vers six heures du soir à souffler par rafales. La mer grossit et vint se briser en mugissant contre la jetée qui forme le port. C’était une coalition de tous les éléments pour la destruction de l’homme et de ses œuvres. La mer semblait vouloir envahir la ville. Le spectacle de la rade surtout était effrayant ; dans ces sortes de cataclysmes, la palme de l’épouvante appartient toujours à la mer. En effet, des lames furieuses, hautes comme des maisons, déferlaient en mugissant sur la plage. Les nappes d’eau, qui passaient par-dessus la jetée comme par-dessus un banc de récifs, arrivaient jusqu’aux navires, les soulevaient à la hauteur des toits des maisons et les entre-choquaient, les broyaient les uns contre les autres avec un bruit affreux. La pluie tombait par torrents. Il était neuf heures du soir. C’était l’heure où la population de Batavia a regagné la ville haute." Sur l'île de Java, en pleine tempête, Eusèbe, jeune Hollandais fraîchement débarqué, recherche le docteur Basilius. Seul ce dernier pourrait sauver Esther, sa jeune épouse mourante. Basilius arrive trop tard et propose un étrange pacte à Eusèbe...
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